16099 shaares
89 results
tagged
sciences-sociales
Les liens de téléchargement des pdf si vous voulez tout prendre avec wget :
https://ojs.uclouvain.be/index.php/emulations/article/download/barnabe/20003
https://ojs.uclouvain.be/index.php/emulations/article/download/peyron/19943
https://ojs.uclouvain.be/index.php/emulations/article/download/grandjean/19953
https://ojs.uclouvain.be/index.php/emulations/article/download/baychelier/19963
https://ojs.uclouvain.be/index.php/emulations/article/download/wit/19973
https://ojs.uclouvain.be/index.php/emulations/article/download/hocine/19983
https://ojs.uclouvain.be/index.php/emulations/article/download/giner/19993
https://ojs.uclouvain.be/index.php/emulations/article/download/genvo/20013
https://ojs.uclouvain.be/index.php/emulations/article/download/arsenault/20023
https://ojs.uclouvain.be/index.php/emulations/article/download/barnabe/20003
https://ojs.uclouvain.be/index.php/emulations/article/download/peyron/19943
https://ojs.uclouvain.be/index.php/emulations/article/download/grandjean/19953
https://ojs.uclouvain.be/index.php/emulations/article/download/baychelier/19963
https://ojs.uclouvain.be/index.php/emulations/article/download/wit/19973
https://ojs.uclouvain.be/index.php/emulations/article/download/hocine/19983
https://ojs.uclouvain.be/index.php/emulations/article/download/giner/19993
https://ojs.uclouvain.be/index.php/emulations/article/download/genvo/20013
https://ojs.uclouvain.be/index.php/emulations/article/download/arsenault/20023
« Il est tiré de Sociologie de la bourgeoisie de M. Pinçon et M. Pinçon-Charlot. Mais ce n'est pas un questionnaire qui permet de classer les individus, et il n'a pas été utilisé dans le cadre d'une recherche. Il en est plutôt le sous-produit.
C'est un test qui a été proposé dans le cadre d'une émission télévisée et qui constitue donc plutôt un support pédagogique. Mais comme tous les supports pédagogiques, il est dénué de sens si l'on n'explique pas l'intention et les travaux qu'il y a derrière.
Les Pinçon-Charlot, comme on les appelle couramment, parlent de la bourgeoisie dans un sens particulier : ils désignent un milieu social constitué par une fraction particulière des élites. Ce sont les grandes familles dynastiques, héritières de l'aristocratie.
"Bourgeoisie" n'est pas à prendre au sens courant : ce ne sont pas les "catégories aisées" ou "favorisées". Pas non plus au sens marxiste, ou alors dans un sens très traditionnel : les propriétaires des moyens de production. C'est plutôt le "gotha", ce sont les gens qui figurent dans le Who's Who, les "grandes fortunes", etc. Comment dire ? Aux Etats-Unis, ce seraient les parents de Lorelei Gilmore, vous voyez ?
L'un des résultats des travaux des Pinçon-Charlot, c'est que ce groupe particulier, que l'on pourrait penser déclinant et concurrencé notamment par la catégorie des managers, est en fait plus puissant que jamais.
C'est dans ce cadre qu'intervient ce test : il n'est pas fait pour que l'on calcule son "score de bourgeoisie" (même si ça peut être amusant), il n'est pas fait non plus pour mesurer la proximité avec cette classe. Il est fait pour faire prendre conscience des spécificités de ce milieu. Dans celui-ci, non seulement l'ensemble des réponses est "oui", mais en outre, il va de soi que c'est "oui" et que ça ne pourrait pas être autre chose que "oui".
Dans ce milieu, vous ne connaissez pas les prénoms de vos arrière-grands parents parce que votre oncle s'est passionné pour la généalogie et vous a soûlé avec au repas de Noël. Vous connaissez ces prénoms parce qu'il serait impensable de ne pas les connaitre. Vous ne parlez pas deux langues étrangères parce que vous avez eu la chance d'être envoyé un semestre à l'étranger et d'avoir un parent bilingue, mais parce que c'est la chose la plus naturelle du monde, surtout quand vous avez envoyé dans des internats privés en Suisse. On peut continuer comme ça : non seulement être bourgeois, au sens des Pinçon-Charlot, c'est remplir tous les critères et non pas seulement quelques uns, mais c'est en plus avoir ces critères comme milieu de vie.
Quand on tient compte de cela, on se rend compte que la bourgeoisie constitue vraiment un milieu à part. Ce n'est pas juste qu'ils ont "plus". C'est que ce "plus" finit par transformer des différences de degré en des différences "de nature".
Pour la plupart des gens, il s'agit tout simplement d'un autre monde. Relisez la liste et imaginez ce que serait votre vie si non seulement tous ces critères étaient remplis mais en plus si c'était le cas pour toutes les personnes autour de vous (sauf les domestiques).
Voilà. Là, j'ai du boulot, mais une prochaine fois, il faudra que je discute de l'appellation de "dominants". See you, space cow boy. »
C'est un test qui a été proposé dans le cadre d'une émission télévisée et qui constitue donc plutôt un support pédagogique. Mais comme tous les supports pédagogiques, il est dénué de sens si l'on n'explique pas l'intention et les travaux qu'il y a derrière.
Les Pinçon-Charlot, comme on les appelle couramment, parlent de la bourgeoisie dans un sens particulier : ils désignent un milieu social constitué par une fraction particulière des élites. Ce sont les grandes familles dynastiques, héritières de l'aristocratie.
"Bourgeoisie" n'est pas à prendre au sens courant : ce ne sont pas les "catégories aisées" ou "favorisées". Pas non plus au sens marxiste, ou alors dans un sens très traditionnel : les propriétaires des moyens de production. C'est plutôt le "gotha", ce sont les gens qui figurent dans le Who's Who, les "grandes fortunes", etc. Comment dire ? Aux Etats-Unis, ce seraient les parents de Lorelei Gilmore, vous voyez ?
L'un des résultats des travaux des Pinçon-Charlot, c'est que ce groupe particulier, que l'on pourrait penser déclinant et concurrencé notamment par la catégorie des managers, est en fait plus puissant que jamais.
C'est dans ce cadre qu'intervient ce test : il n'est pas fait pour que l'on calcule son "score de bourgeoisie" (même si ça peut être amusant), il n'est pas fait non plus pour mesurer la proximité avec cette classe. Il est fait pour faire prendre conscience des spécificités de ce milieu. Dans celui-ci, non seulement l'ensemble des réponses est "oui", mais en outre, il va de soi que c'est "oui" et que ça ne pourrait pas être autre chose que "oui".
Dans ce milieu, vous ne connaissez pas les prénoms de vos arrière-grands parents parce que votre oncle s'est passionné pour la généalogie et vous a soûlé avec au repas de Noël. Vous connaissez ces prénoms parce qu'il serait impensable de ne pas les connaitre. Vous ne parlez pas deux langues étrangères parce que vous avez eu la chance d'être envoyé un semestre à l'étranger et d'avoir un parent bilingue, mais parce que c'est la chose la plus naturelle du monde, surtout quand vous avez envoyé dans des internats privés en Suisse. On peut continuer comme ça : non seulement être bourgeois, au sens des Pinçon-Charlot, c'est remplir tous les critères et non pas seulement quelques uns, mais c'est en plus avoir ces critères comme milieu de vie.
Quand on tient compte de cela, on se rend compte que la bourgeoisie constitue vraiment un milieu à part. Ce n'est pas juste qu'ils ont "plus". C'est que ce "plus" finit par transformer des différences de degré en des différences "de nature".
Pour la plupart des gens, il s'agit tout simplement d'un autre monde. Relisez la liste et imaginez ce que serait votre vie si non seulement tous ces critères étaient remplis mais en plus si c'était le cas pour toutes les personnes autour de vous (sauf les domestiques).
Voilà. Là, j'ai du boulot, mais une prochaine fois, il faudra que je discute de l'appellation de "dominants". See you, space cow boy. »
« Certains prennent conscience de leurs lacunes pendant les études supérieures, entourés par des camarades au capital social et culturel plus élevé. »
« Le terme, inventé après une observation des loups, par un scientifique (Mech) a ensuite été complètement démenti, et Mech a passé sa vie à crier sur tous les toits qu'il s'était trompé et que les mâles alpha n'existaient pas chez le loup. https://www.youtube.com/watch?v=tNtFgdwTsbU
Certains prétendent que les mâles dominants existent chez les grands singes, or les grands singes les plus proches de nous, les bonobos, ont des sociétés matriarcales (où l'homosexualité et la bisexualité existent). Mais pas de alpha female non plus.
http://www.academia.edu/download/31485383/HOMOSEXUALITY_AND_BISEXUALITY_IN_FEMALE_BONOBOS.doc
Chez les chimpanzés, les mâles ayant le plus de partenaires (que les chercheureuses se sont mis.e.s à appeler Alpha) sont ceux qui prennent le plus soin des autres (toilettage, compagnie, jeu) bien plus souvent que le plus agressifs.
https://evolutionaryanthropology.duke.edu/sites/evolutionaryanthropology.duke.edu/files/Foster%20et%20al%202009%20Alhpa%20male%20chimapanzee%20styles.pdf
Par ailleurs les sociétés humaines ne basent plus la mesure de valeur sur la force physique depuis quelques temps. A vue de nez, quelques dizaines de milliers d'années. Les pharaons n'étaient pas physiquement les plus forts, ni n'avaient forcément le plus de compagnes d'égypte. Je dis d'ailleurs "depuis quelques temps" mais au vu de ce qu'on observe chez nos cousins les grands singes, il est presque aussi probable que la hierarchie n'ait jamais été naturellement prévalente et ait juste été un effet dépendant des cultures.
Les hommes les plus puissants du monde d'aujourd'hui sont presque aussi souvent des nerds, ou des gens qui se donnent un genre d'alpha, sans en être du tout... Qui douterait une seconde que Donald Trump se dégonflera devant le premier danger ? Personne.
Et l'idée du mâle qui domine par la force n'est même pas si ancienne que ça, à la cour de Louis XIV, qui aurait admiré une grosse brute ? A la renaissance, ou même parmi les philosophes de la Grèce antique, l'idée de "plus fort = plus de valeur pour la société" était ridicule.
Le mâle alpha est une construction moderne, le terme est apparu récemment, et il nous ramène à des formes de contrôle et de prédation antiques et absolument inutiles. Alors pourquoi certains l'utilisent ? Probablement parce que c'est tout ce qu'ils ont. Faute de pouvoir réel, on s'attache souvent des pouvoirs ou des fiertés symboliques. Je suis pauvre, je n'ai aucun poids politique, mais si je vais assez à la salle de sport je deviendrai un dominant !
Or quand on cherche les facteurs affectant le nombre de relations hétérosexuelles, la force physique n'en fait pas partie.
De très nombreuses études ont cherché les traits prédominants mais elles sont souvent inconclusives (amusez vous sur google scholar "romantic predictors"). Par contre, on a des recherches assez convainquantes sur le rôle de l'hypermasculinité (les gens qui sur-performent leur genre masculin, genre ceux qui parlent d'alpha/bêta) dans tout un tas de prédicteurs sociaux forts (prison, dépression, violence etc.) https://www.tandfonline.com/doi/abs/10.1207/s15427617rhd0104_2
Voilà, à envoyer à tous les neuneus qui vous parlent de mâles alpha : ce concept est une invention et vous faites du mal à la cohésion humaine en entretenant ce mythe.
Bisou »
Certains prétendent que les mâles dominants existent chez les grands singes, or les grands singes les plus proches de nous, les bonobos, ont des sociétés matriarcales (où l'homosexualité et la bisexualité existent). Mais pas de alpha female non plus.
http://www.academia.edu/download/31485383/HOMOSEXUALITY_AND_BISEXUALITY_IN_FEMALE_BONOBOS.doc
Chez les chimpanzés, les mâles ayant le plus de partenaires (que les chercheureuses se sont mis.e.s à appeler Alpha) sont ceux qui prennent le plus soin des autres (toilettage, compagnie, jeu) bien plus souvent que le plus agressifs.
https://evolutionaryanthropology.duke.edu/sites/evolutionaryanthropology.duke.edu/files/Foster%20et%20al%202009%20Alhpa%20male%20chimapanzee%20styles.pdf
Par ailleurs les sociétés humaines ne basent plus la mesure de valeur sur la force physique depuis quelques temps. A vue de nez, quelques dizaines de milliers d'années. Les pharaons n'étaient pas physiquement les plus forts, ni n'avaient forcément le plus de compagnes d'égypte. Je dis d'ailleurs "depuis quelques temps" mais au vu de ce qu'on observe chez nos cousins les grands singes, il est presque aussi probable que la hierarchie n'ait jamais été naturellement prévalente et ait juste été un effet dépendant des cultures.
Les hommes les plus puissants du monde d'aujourd'hui sont presque aussi souvent des nerds, ou des gens qui se donnent un genre d'alpha, sans en être du tout... Qui douterait une seconde que Donald Trump se dégonflera devant le premier danger ? Personne.
Et l'idée du mâle qui domine par la force n'est même pas si ancienne que ça, à la cour de Louis XIV, qui aurait admiré une grosse brute ? A la renaissance, ou même parmi les philosophes de la Grèce antique, l'idée de "plus fort = plus de valeur pour la société" était ridicule.
Le mâle alpha est une construction moderne, le terme est apparu récemment, et il nous ramène à des formes de contrôle et de prédation antiques et absolument inutiles. Alors pourquoi certains l'utilisent ? Probablement parce que c'est tout ce qu'ils ont. Faute de pouvoir réel, on s'attache souvent des pouvoirs ou des fiertés symboliques. Je suis pauvre, je n'ai aucun poids politique, mais si je vais assez à la salle de sport je deviendrai un dominant !
Or quand on cherche les facteurs affectant le nombre de relations hétérosexuelles, la force physique n'en fait pas partie.
De très nombreuses études ont cherché les traits prédominants mais elles sont souvent inconclusives (amusez vous sur google scholar "romantic predictors"). Par contre, on a des recherches assez convainquantes sur le rôle de l'hypermasculinité (les gens qui sur-performent leur genre masculin, genre ceux qui parlent d'alpha/bêta) dans tout un tas de prédicteurs sociaux forts (prison, dépression, violence etc.) https://www.tandfonline.com/doi/abs/10.1207/s15427617rhd0104_2
Voilà, à envoyer à tous les neuneus qui vous parlent de mâles alpha : ce concept est une invention et vous faites du mal à la cohésion humaine en entretenant ce mythe.
Bisou »
Dommage que l'ebook ait des drm