16099 shaares
Je suis pas très festoche, mais un jour, j'aimerais bien le faire le Primavera (et le Roadburn aussi dans un autre genre)
TW : La vidéo est explicite, le chien a les pattes arrières cassées
« Si j'avais été moins naïve face au Mouvement 5 étoiles à l'époque, je serais peut-être moins circonspecte sur les gilets jaunes aujourd'hui. Passage en revue des similitudes et des différences entre les 2 mouvements » (https://twitter.com/m_causse/status/1070011783073681408)
« j'écoute "le peuple en colère". un petit patron, là. encore.
j'écoute et je réalise un truc
ça vient de me frapper alors que c'est un truc que je sais très bien, mais là j'avais pas encore fait le lien (déso pour cet écart de TL mais c'st pas étranger non plus à mon taf, vous allez voir)
j'écoutais donc "le peuple", patrons de PME, classes moyennes, en gros. revendications poujadistes, et les éléments sociaux qui semblent aveugler les gens séduits par cette merde (le fascisme arrive aussi avec des arguments sociaux, rappel) et ce que j'ai réalisé c'est un truc que j'ai déjà vu dans mon entourage : des gens avec un niveau de vie pas forcément très élevé mais plus confortable que moi : stabilité, revenu qui permet de vivre sans trop d'inquiétude et les discussions que j'ai pu avoir avec des gens comme ça ces derniers temps ont été assez déconcertantes pour moi :
je suis habituée, par mon activité, à avoir des revenus bas, irréguliers, bref, je gère la précarité depuis un bail, pour moi c'est le quotidien je me pose pas vraiment de question là dessus sauf que bien sûr ça va pas en s'arrangeant
ça va pas en s'arrangeant mais c'est pas pour moi que je flippe, mais pour les gens avec des situations plus bancales encore, avec des charges qui sont pas les miennes
je disais que ces discussions avec des gens qui avaient un meilleur niveau de vie que moi ont été déconcertantes parce que justement j'ai découvert qu'ils ne vivaient pas comme moi. mais je l'ai découvert plus tard en fait je l'ai découvert parce qu'ils étaient très inquiets pour leur avenir et les questions financières. alors moi en bonne amie, je donne des tuyaux, pour aider au moins à pallier l'urgence quand on a une activité comme la notre
alors quand je me suis finalement rendue compte que l'inquiétude exprimée venait de gens qui ne connaissait pas les mêmes difficultés que moi dans le sens où comparé à moi ça allait, objectivement, je me suis sentie BÊTE. tu sais tu donnes l'astuce de vendre 3 dessins en sérigraphie pour arriver à payer une facture et tu vois que ton pote stresse parce qu'il sait pas si il va pouvoir partir en vacances genre
tu vois le truc ou pas ? en fait, ces catégories de personnes, classes moyennes on va dire, n'a pas l'habitude de ces fluctuations et quand ces changements opèrent dans leur vie c'est une vraie claque
cette colère et cette déstabilisation est tout à fait naturelle et normale, mais elle est aussi difficile à entendre pour des gens qui vivent plus difficilement, je sais pas si vous voyez ce que je veux dire
je ne suis pas du tout en train de minimiser l'impact de cette baisse de niveau de vie et ses conséquences, parce que je le vois ce désarroi, juste il faut absolument voir qui parle et de quoi
je n'entends pas parler de minima sociaux non
on me réponds "mais ils parle des SDF" ben oui, c'est la conscience ça
qu'on parle de la pauvre mesure sociale au milieu de trucs poujadistes xénophobes et ce discours "antisystème" qui pue l'antisémitisme je ne vois pas trop ce que ça pourrait changer. c'est drôle quand même qu'on oublie aussi que le fascisme séduit avec le sociale, c'est pas comme si on manquait d'exemples si ?
de plus en plus la comparaison avec l'italie s'impose et je trouve ça pas mal pertinent
ce que je veux dire c'est que dans mon entourage les gens à être dans cette situation étaient totalement déstabilisés pour des truc pour lesquels mois je me dirait "bon allez, va encore falloir trouver des soluces de bouts de ficelle"
je suis pas sûre d'être claire alors j'insiste : je ne minimise pas, et je ne fais pas un concours de précarité, je dis juste que la baisse du niveau de vie ne provoque pas les mêmes choses selon les situations. je minimise pas cette colère, je sais bien qu'elle est réelle par contre la mienne sourde en dedans. parce que ces gens ne se rendent pas compte de auprès de qui ils se plaignent. en fait ça e rappelle pas mal les truc du genre CIP avec intermittents ou les précaires devaient toujours soutenir les intermittents et l'inverse jamais
je sais pas si vous voyez ce que je veux dire avec tout ça
et dans ce genre de truc la vision de ce qu'est un prolo est la même que ce que je peux voir ici chez les gauchistes qui se prennent de passion pour ce machin atroce
la condescendance paternaliste insupportable qui refuse que tu puisses aussi avoir des idées autres et surtout pas celle qui commencerait à réfléchir aux hiérarchies dans ces mouvements là, ce qui les viserait eux.
et bien sûr maintenir les plus précaires, pauvres, et minorités dans cette image qu'on a d'eux parce que leur reconnaitre une volonté d'émancipation pour touTEs déstabiliserait aussi leur visions d'eux mêmes héhé. je sais pas si je suis bien claire
enfin voilà c'est pas un discours de classe qui s'exprime quand on parle de 2 pauvres mesures sociales au milieu d'un paquet de merde et ça veut pas dire non plus que des gens dans cette situation vont réagir en enfilant un GJ pour autant et brailler avec le GUD, bien heureusement mais apparemment ne pas enfiler un GJ et avoir peur de tout ça te place illico de l'autre côté
(et juste aussi : je dis tout ça en sachant pertinemment que je suis pas du tout dans la pire des situations, hin)
et encore une dernière chose (lol) : on me dit que les GJ ont "perdu confiance" dans les syndicats.... ben ?? ça se trouve ils l'ont jamais eu cette confiance, parce que ça les intéresse pas en fait, le social (oui y'a des syndiqués aussi chez les GJ, les syndicats sont pas uniformes non plus, enfin bref)
ce que je veux dire c'est qu'on nous sort des trucs de nulle part comme si c'était des évidences, que la "déception" des mouvements sociaux tels qu'ils existent fait partie des éléments fédérateurs. ben ça j'en suis vraiment pas sûre, y'a eu des grosses grosses manifs, grèves et blocages au printemps dernier, et il faudrait minimiser ça, et je refuse
quand j'ai appris que les camarades du cortège unitaire SUD / CNT et anars se f-sont fait insulter par les GJ j'ai eu mal, putain, et encore plus quand tu entends qu'il faut rejoindre à tout prix ce truc
quand je lis que des camarades ont ressenti en voyant des totos et gudards monter des barricades ensemble, j'ai eu une impression de néant qui s'ouvrait sous mes pieds
quand aux appellistes qui foncent par amour de l'émeute et tant pis qui balance des pavés, qu'en dire à part que c'est stupide, dangereux et inconscient. »
j'écoute et je réalise un truc
ça vient de me frapper alors que c'est un truc que je sais très bien, mais là j'avais pas encore fait le lien (déso pour cet écart de TL mais c'st pas étranger non plus à mon taf, vous allez voir)
j'écoutais donc "le peuple", patrons de PME, classes moyennes, en gros. revendications poujadistes, et les éléments sociaux qui semblent aveugler les gens séduits par cette merde (le fascisme arrive aussi avec des arguments sociaux, rappel) et ce que j'ai réalisé c'est un truc que j'ai déjà vu dans mon entourage : des gens avec un niveau de vie pas forcément très élevé mais plus confortable que moi : stabilité, revenu qui permet de vivre sans trop d'inquiétude et les discussions que j'ai pu avoir avec des gens comme ça ces derniers temps ont été assez déconcertantes pour moi :
je suis habituée, par mon activité, à avoir des revenus bas, irréguliers, bref, je gère la précarité depuis un bail, pour moi c'est le quotidien je me pose pas vraiment de question là dessus sauf que bien sûr ça va pas en s'arrangeant
ça va pas en s'arrangeant mais c'est pas pour moi que je flippe, mais pour les gens avec des situations plus bancales encore, avec des charges qui sont pas les miennes
je disais que ces discussions avec des gens qui avaient un meilleur niveau de vie que moi ont été déconcertantes parce que justement j'ai découvert qu'ils ne vivaient pas comme moi. mais je l'ai découvert plus tard en fait je l'ai découvert parce qu'ils étaient très inquiets pour leur avenir et les questions financières. alors moi en bonne amie, je donne des tuyaux, pour aider au moins à pallier l'urgence quand on a une activité comme la notre
alors quand je me suis finalement rendue compte que l'inquiétude exprimée venait de gens qui ne connaissait pas les mêmes difficultés que moi dans le sens où comparé à moi ça allait, objectivement, je me suis sentie BÊTE. tu sais tu donnes l'astuce de vendre 3 dessins en sérigraphie pour arriver à payer une facture et tu vois que ton pote stresse parce qu'il sait pas si il va pouvoir partir en vacances genre
tu vois le truc ou pas ? en fait, ces catégories de personnes, classes moyennes on va dire, n'a pas l'habitude de ces fluctuations et quand ces changements opèrent dans leur vie c'est une vraie claque
cette colère et cette déstabilisation est tout à fait naturelle et normale, mais elle est aussi difficile à entendre pour des gens qui vivent plus difficilement, je sais pas si vous voyez ce que je veux dire
je ne suis pas du tout en train de minimiser l'impact de cette baisse de niveau de vie et ses conséquences, parce que je le vois ce désarroi, juste il faut absolument voir qui parle et de quoi
je n'entends pas parler de minima sociaux non
on me réponds "mais ils parle des SDF" ben oui, c'est la conscience ça
qu'on parle de la pauvre mesure sociale au milieu de trucs poujadistes xénophobes et ce discours "antisystème" qui pue l'antisémitisme je ne vois pas trop ce que ça pourrait changer. c'est drôle quand même qu'on oublie aussi que le fascisme séduit avec le sociale, c'est pas comme si on manquait d'exemples si ?
de plus en plus la comparaison avec l'italie s'impose et je trouve ça pas mal pertinent
ce que je veux dire c'est que dans mon entourage les gens à être dans cette situation étaient totalement déstabilisés pour des truc pour lesquels mois je me dirait "bon allez, va encore falloir trouver des soluces de bouts de ficelle"
je suis pas sûre d'être claire alors j'insiste : je ne minimise pas, et je ne fais pas un concours de précarité, je dis juste que la baisse du niveau de vie ne provoque pas les mêmes choses selon les situations. je minimise pas cette colère, je sais bien qu'elle est réelle par contre la mienne sourde en dedans. parce que ces gens ne se rendent pas compte de auprès de qui ils se plaignent. en fait ça e rappelle pas mal les truc du genre CIP avec intermittents ou les précaires devaient toujours soutenir les intermittents et l'inverse jamais
je sais pas si vous voyez ce que je veux dire avec tout ça
et dans ce genre de truc la vision de ce qu'est un prolo est la même que ce que je peux voir ici chez les gauchistes qui se prennent de passion pour ce machin atroce
la condescendance paternaliste insupportable qui refuse que tu puisses aussi avoir des idées autres et surtout pas celle qui commencerait à réfléchir aux hiérarchies dans ces mouvements là, ce qui les viserait eux.
et bien sûr maintenir les plus précaires, pauvres, et minorités dans cette image qu'on a d'eux parce que leur reconnaitre une volonté d'émancipation pour touTEs déstabiliserait aussi leur visions d'eux mêmes héhé. je sais pas si je suis bien claire
enfin voilà c'est pas un discours de classe qui s'exprime quand on parle de 2 pauvres mesures sociales au milieu d'un paquet de merde et ça veut pas dire non plus que des gens dans cette situation vont réagir en enfilant un GJ pour autant et brailler avec le GUD, bien heureusement mais apparemment ne pas enfiler un GJ et avoir peur de tout ça te place illico de l'autre côté
(et juste aussi : je dis tout ça en sachant pertinemment que je suis pas du tout dans la pire des situations, hin)
et encore une dernière chose (lol) : on me dit que les GJ ont "perdu confiance" dans les syndicats.... ben ?? ça se trouve ils l'ont jamais eu cette confiance, parce que ça les intéresse pas en fait, le social (oui y'a des syndiqués aussi chez les GJ, les syndicats sont pas uniformes non plus, enfin bref)
ce que je veux dire c'est qu'on nous sort des trucs de nulle part comme si c'était des évidences, que la "déception" des mouvements sociaux tels qu'ils existent fait partie des éléments fédérateurs. ben ça j'en suis vraiment pas sûre, y'a eu des grosses grosses manifs, grèves et blocages au printemps dernier, et il faudrait minimiser ça, et je refuse
quand j'ai appris que les camarades du cortège unitaire SUD / CNT et anars se f-sont fait insulter par les GJ j'ai eu mal, putain, et encore plus quand tu entends qu'il faut rejoindre à tout prix ce truc
quand je lis que des camarades ont ressenti en voyant des totos et gudards monter des barricades ensemble, j'ai eu une impression de néant qui s'ouvrait sous mes pieds
quand aux appellistes qui foncent par amour de l'émeute et tant pis qui balance des pavés, qu'en dire à part que c'est stupide, dangereux et inconscient. »
Tu m'étonnes ^^