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Hartz4
« Aujourd'hui s'ouvre devant la Cour constitutionnelle d'Allemagne le procès très attendu de #Hartz4, le régime de contrôle et de mise au travail forcé qui garrotte les chômeurs de ce pays depuis quinze ans, et qui sert de modèle au durcissement en cours du régime français.
Les juges doivent décider si les mesures punitives qui frappent les chômeurs jugés insuffisamment entreprenants dans leur recherche d'emploi (957 000 sanctions prononcées en 2017) sont conformes ou non à la Constitution. De leur verdict dépend l'avenir du système tout entier.
À l'origine de cette audience historique, il y a la plainte d'un chômeur d'Erfurt qui a vu son allocation mensuelle de 424 euros amputée de 30% durant trois mois après avoir refusé un job dont il ne voulait pas. Suite à un deuxième refus, on lui a ensuite coupé les vivres de 60%.
Comment survivre avec 40% de 424 euros ? Cette question, source d'angoisse pour plus de quatre millions de chômeurs et précaires en Allemagne, a atterri devant le tribunal administratif de Gotha, qui a jugé qu'une telle sanction bafouait plusieurs droits fondamentaux. En particulier le droit de chacun à se nourrir et à préserver son intégrité physique, mais aussi le droit à la dignité, reconnus tous deux par la Constitution allemande. D'où la saisie de la Cour constitutionnelle.
Les magistrats de la plus haute juridiction allemande doivent également se prononcer sur d'autres aspects du régime de flicage et d'imposition d'emplois jetables mis en place par la coalition SPD/Verts en 2004. Par exemple : la menace constante qui pèse sur le chômeur est-elle le moyen le plus efficace de le motiver à accepter un travail qui ne correspond ni à ses qualifications, ni à ses envies, ni à ses besoins ?
En d'autres termes, doit-on vous affamer pour vous contraindre à faire un boulot de merde ? Autre question : pourquoi les chômeuses et les chômeurs âgés de moins de 25 ans sont-ils la proie de sanctions particulièrement sévères ?
L'issue de la procédure reste pour l'instant très incertaine. La cour étant co-présidée par un ancien député CDU qui n'a jamais caché son attachement aux sanctions Hartz IV, les chômedus allemands ne se font pas excessivement d'illusions, même si un miracle est toujours possible.
Il est assez ironique cependant que le gouvernement français choisisse d'importer la philosophie Hartz IV au moment même où ses désastres sociaux font l'objet en Allemagne d'un décorticage en place publique.
https://twitter.com/Bastamag/status/1085124428562870272
Quitte à prendre exemple sur le "modèle allemand", autant s'inspirer plutôt de l'expérience accumulée au fil des ans par nos voisins chômedus – en termes d'auto-organisation et de lutte face aux garde-chiourme, ils ont des choses à nous apprendre...
https://twitter.com/OlivierCyran/status/1080771698197233664 »
Les juges doivent décider si les mesures punitives qui frappent les chômeurs jugés insuffisamment entreprenants dans leur recherche d'emploi (957 000 sanctions prononcées en 2017) sont conformes ou non à la Constitution. De leur verdict dépend l'avenir du système tout entier.
À l'origine de cette audience historique, il y a la plainte d'un chômeur d'Erfurt qui a vu son allocation mensuelle de 424 euros amputée de 30% durant trois mois après avoir refusé un job dont il ne voulait pas. Suite à un deuxième refus, on lui a ensuite coupé les vivres de 60%.
Comment survivre avec 40% de 424 euros ? Cette question, source d'angoisse pour plus de quatre millions de chômeurs et précaires en Allemagne, a atterri devant le tribunal administratif de Gotha, qui a jugé qu'une telle sanction bafouait plusieurs droits fondamentaux. En particulier le droit de chacun à se nourrir et à préserver son intégrité physique, mais aussi le droit à la dignité, reconnus tous deux par la Constitution allemande. D'où la saisie de la Cour constitutionnelle.
Les magistrats de la plus haute juridiction allemande doivent également se prononcer sur d'autres aspects du régime de flicage et d'imposition d'emplois jetables mis en place par la coalition SPD/Verts en 2004. Par exemple : la menace constante qui pèse sur le chômeur est-elle le moyen le plus efficace de le motiver à accepter un travail qui ne correspond ni à ses qualifications, ni à ses envies, ni à ses besoins ?
En d'autres termes, doit-on vous affamer pour vous contraindre à faire un boulot de merde ? Autre question : pourquoi les chômeuses et les chômeurs âgés de moins de 25 ans sont-ils la proie de sanctions particulièrement sévères ?
L'issue de la procédure reste pour l'instant très incertaine. La cour étant co-présidée par un ancien député CDU qui n'a jamais caché son attachement aux sanctions Hartz IV, les chômedus allemands ne se font pas excessivement d'illusions, même si un miracle est toujours possible.
Il est assez ironique cependant que le gouvernement français choisisse d'importer la philosophie Hartz IV au moment même où ses désastres sociaux font l'objet en Allemagne d'un décorticage en place publique.
https://twitter.com/Bastamag/status/1085124428562870272
Quitte à prendre exemple sur le "modèle allemand", autant s'inspirer plutôt de l'expérience accumulée au fil des ans par nos voisins chômedus – en termes d'auto-organisation et de lutte face aux garde-chiourme, ils ont des choses à nous apprendre...
https://twitter.com/OlivierCyran/status/1080771698197233664 »