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PasDeCookiesPourLesCis
« Bonjour. Alors, il semblerait que vous êtes plusieurs à vous demander comment soutenir concrètement les personnes trans. #SupportTransPeople
Je vais vs donner qlq pistes, mais c'est très loin d'être les seules. Je laisse le soin aux camarades trans de compléter si els veulent...
Je m'adresse ici spécifiquement aux cis qui se veulent "alliéEs" (même si la notion d'alliéE me laisse encore circonspecte),
et aux personnes trans qui en ont les moyens/possibilités, à un moment ou à un autre de leur vie.
Déjà, il faut différencier 2 formes de soutien, qui répondent à 2 faces d'un même pb : 1/ le soutien politique contre la suprématie cis ;
et 2/ le soutien individuel contre la tranphobie quotidienne. Il y a aussi le soutien "piston" qui peut se trouver entre les 2.
Je commence aujourd'hui avec le soutien politique contre la suprémaCis. Je parlerais du reste un autre jour.
Le soutien politique contre la suprématie cis, c'est participer activement, en arrière plan, aux combats politiques trans.
Il existe des assos et collectifs trans qui font un travail militant de lutte politique.
Rien ne vous empêche de vous en rapprocher en respectant leurs conditions (non-mixité éventuelle notamment) et d'écouter leurs besoins.
Un groupe politique peut avoir besoin de monde ds la rue (qui crie ou qui se tait), de collecter des fonds, de soutien logistique, etc.
Chaque groupe a sa position sur la place qu'il souhaite accorder aux "alliéEs", alors à vous de vous renseigner.
Quoi que vous fassiez, une règle d'or : l'humilité silencieuse. On ne se la raconte pas en arborant son badge de super alliéE déconstruitE.
Un bon moyen de prévenir le risque de "prendre la place de"/"parler à la place"/etc, c'est de rejoindre la lutte sur des besoins ponctuels
sans prendre part à l'organisation générale du mouvement. Les concernéEs s'organisent, les alliéEs se joignent selon les besoins.
Ça oblige aussi à prendre l'habitude d'écouter les concernéEs, de s'adapter à leurs demandes et de se mettre en retrait. #ÇaFaitPasDeMal
Bien entendu, chaque personne a des valeurs, et il ne s'agit pas d'aller défendre des trucs avec lesquels on est en désaccord profond
sous pretexte que des concernéEs en sont à l'origine. Mais il s'agit d'accepter l'idée qu'en tant que cis (précisement ds ce cas),
un certain nb de priorités, de concepts et d'approches ne vous sont pas accessibles, et que c'est à vous d'adapter votre vision du monde
pour que les personnes trans puissent y exister, et non aux personnes trans de se contorsionner pour rentrer dans vos schémas.
Par ailleurs, vous devez être solides. Il faut politiser sa position "d'alliéE" et établir une déontologie claire.
Si une asso trans assimilationniste vous demande de prendre une place au premier plan, c'est de votre responsabilité de décliner.
Il ne s'agit pas de se cacher derrière des "oui, mais les concernéEs me l'ont demandé" pour justifier son egotrip. #EhNonEncoreRaté
Pour aller plus loin sur la notion "d'alliéE" : https://antidev.wordpress.com/2015/01/25/des-complices-pas-des-allies/
Allez lire ça, y'a des pistes pertinentes, et je vous retrouve + tard ds la semaine pour parler "soutien individuel" et "soutien piston".
Bonjour. On continue aujourd'hui notre point "comment soutenir les personnes trans ?" Attention, ça va être un peu long...
On a déjà vu il y a quelques jours le soutien sur le terrain des luttes politiques. Maintenant, on s'attaque au soutien individuel.
J'appelle "soutien individuel", les actes concrets qui améliorent la vie d'une pers. trans, sans forcément de prétention "révolutionnaire".
Ce soutien individuel est indispensable, car ça ne sert à rien de se battre pour le Grand Soir si on laisse crever les gens autour de nous.
Il n'est cependant pas suffisant, car on veut abolir les systèmes d'oppression, pas se contenter d'en atténuer les effets.
Un des trucs les + impt en terme de soutien individuel, c'est la thune ! On n'est pas systématiquement fauchéE qd on est trans,
mais c'est bcp + difficile de se sortir de la pauvreté/précarité si on y est, et/ou on le devient + facilement.
D'un côté, on doit souvent faire face à tout un tas de frais de santé qui ne sont pas ou peu remboursés
(à cause du lobbying de médecins transphobes experts autoproclamés qui bloquent tout), mais aussi à des frais de justice par ex.
De l'autre côté, on a souvent très difficilement accès à l'emploi, car on n'a pas la bonne gueule, et/ou pas les bons papiers et n° de SS,
et/ou on a quitté l'école trop tôt (ce qui arrive souvent qd on est pas bien ds ses baskets de jeune adulte).
Enfin, même si d'aventure on vient d'une famille aisée, elle nous a parfois misE à la porte. Dc pas tjrs de soutien de ce côté non plus.
Or bien souvent, qd on entame un parcours de transition, on n'a pas le temps d'attendre des lustres pour accéder aux démarches et aux soins.
Du coup, on a vite fait aussi d'avoir des pratiques illégales (pour accéder aux traitements et/ou à du travail et/ou de la thune),
ce qui nous expose à toutes sortes de violences et de risques, qui ont vite fait d'accroître notre précarité.
Bref, donner de la thune à une personne trans, c'est pas anodin, ça lui facilite vraiment la vie, voire ça peut la sauver.
N'attendez pas qu'on vous le demande poliment avec un air gêné, on le fera pas, on a trop l'habitude de pas vouloir déranger.
Glissez ns des billets dans les poches, ds nos boites aux lettres, faites ns des virements, payez nous des courses ou des verres au bistrot.
Whatever, prenez l'initiative. Car ces freins financiers font effet boule de neige avec le reste de nos vies. Exemple "light" perso :
Jsuis serveuse paske j'avais besoin de bosser vite, pour payer des frais de santé vite. Résultat je ne suis tjrs pas traductrice pro paske
faudrait que je reprenne des études, mais trop vieille pour les bourses, etc. C'est juste un ex, pas pr faire pleurer ds les chaumières...
Si vs n'avez pas de personnes trans ds votre entourage, guettez les pots communs et les réseaux sociaux : y'a tjrs des demandes pr du cash.
Enfin, au delà de la thune, il s'agit de partager vos ressources en général : logement, réseaux pro, aides juridiques/administratives, etc.
Ou que sais-je, ça peut être trois fois rien, même des choses qui vous paraissent insignifiantes.
À une époque j'avais ma pote qui allait chercher mes recommandés à ma place paske ça me coûtait trop sur le moment.
Vs pouvez héberger qqn si vs avez une chambre ou un canap' de libre. Ou juste nous inviter à bouffer de temps en temps...
Il y a aussi ce que j'appelais le "soutien piston", qui me semble être à mi-chemin entre le soutien "politique" et "individuel",
ds le sens où c'est une façon de redistribuer le pouvoir. Vous avez accès à des sphères de pouvoir ? Cool. Faites nous une place.
Vous pouvez nous pistonner ds des tafs, ds des administrations, ds des facs, ds des publications, ds des projets, etc.
Et si vs voulez ns étudier ds vos thèses ou ns photographier ds vos magazines : ok, mais c'est pas gratuit. Qd on fait avancer sa carrière
grâce à d'autres personnes minoritaires et/ou opprimées, le minimum c'est de les rémunérer pour ça. Oui, c'est à toi que je parle.
Enfin, en terme de soutien il y a un dernier truc dont je voulais parler : soutenez, mais restez à votre place. #PasDeCookiesPourLesCis
Ne vous mettez JAMAIS entre 2 personnes trans qui se rapprochent, même si vs êtes pote avec l'unE et que vs aimez pas l'autre.
C'est juste hyper précieux qd on arrive à surmonter nos isolements et notre transphobie intériorisée et à ns reconnaître et ns regrouper.
J'ai perdu des amiEs trans à cause de cis peu scrupuleuXSES, à côté de la plaque, ou carrément mal intentionnéEs. J'oublie pas.
Ne cherchez pas à être potes avec ttes les personnes trans que vs croisez, ni à avoir une place centrale au milieu de plusieurs pers. trans.
Et cet effacement qu'on vous demande ne doit pas amoindrir les autres formes de soutien que vous pouvez apporter.
Et les cis, n'oubliez jamais que toutes choses égales par ailleurs (race, genre, classe, âge, etc.) il y a de gdes chances
pour que vous ayez + de ressources que les personnes trans de votre communauté, même si vous êtes fauchéEs.
Enfin, là je m'adresse aux personnes trans : pensez à redonner. Peut-être que vous êtes ds la galère parce que votre famille vous a rejetéE.
Vs avez dc besoin de soutien sur le moment. Peut-être que dans 20 ans vous allez hériter de votre famille. Ou que vs aurez accès
à des ressources et des réseaux. Alors à ce moment n'oubliez pas vos sœurs et frères trans qui n'ont pas ce confort/privilège !
Cette liste est ouverte. TransTwitter, à toi le micro ! <3 »
(via http://tviblindi.legtux.org/shaarli/?nFJTdg)
Je vais vs donner qlq pistes, mais c'est très loin d'être les seules. Je laisse le soin aux camarades trans de compléter si els veulent...
Je m'adresse ici spécifiquement aux cis qui se veulent "alliéEs" (même si la notion d'alliéE me laisse encore circonspecte),
et aux personnes trans qui en ont les moyens/possibilités, à un moment ou à un autre de leur vie.
Déjà, il faut différencier 2 formes de soutien, qui répondent à 2 faces d'un même pb : 1/ le soutien politique contre la suprématie cis ;
et 2/ le soutien individuel contre la tranphobie quotidienne. Il y a aussi le soutien "piston" qui peut se trouver entre les 2.
Je commence aujourd'hui avec le soutien politique contre la suprémaCis. Je parlerais du reste un autre jour.
Le soutien politique contre la suprématie cis, c'est participer activement, en arrière plan, aux combats politiques trans.
Il existe des assos et collectifs trans qui font un travail militant de lutte politique.
Rien ne vous empêche de vous en rapprocher en respectant leurs conditions (non-mixité éventuelle notamment) et d'écouter leurs besoins.
Un groupe politique peut avoir besoin de monde ds la rue (qui crie ou qui se tait), de collecter des fonds, de soutien logistique, etc.
Chaque groupe a sa position sur la place qu'il souhaite accorder aux "alliéEs", alors à vous de vous renseigner.
Quoi que vous fassiez, une règle d'or : l'humilité silencieuse. On ne se la raconte pas en arborant son badge de super alliéE déconstruitE.
Un bon moyen de prévenir le risque de "prendre la place de"/"parler à la place"/etc, c'est de rejoindre la lutte sur des besoins ponctuels
sans prendre part à l'organisation générale du mouvement. Les concernéEs s'organisent, les alliéEs se joignent selon les besoins.
Ça oblige aussi à prendre l'habitude d'écouter les concernéEs, de s'adapter à leurs demandes et de se mettre en retrait. #ÇaFaitPasDeMal
Bien entendu, chaque personne a des valeurs, et il ne s'agit pas d'aller défendre des trucs avec lesquels on est en désaccord profond
sous pretexte que des concernéEs en sont à l'origine. Mais il s'agit d'accepter l'idée qu'en tant que cis (précisement ds ce cas),
un certain nb de priorités, de concepts et d'approches ne vous sont pas accessibles, et que c'est à vous d'adapter votre vision du monde
pour que les personnes trans puissent y exister, et non aux personnes trans de se contorsionner pour rentrer dans vos schémas.
Par ailleurs, vous devez être solides. Il faut politiser sa position "d'alliéE" et établir une déontologie claire.
Si une asso trans assimilationniste vous demande de prendre une place au premier plan, c'est de votre responsabilité de décliner.
Il ne s'agit pas de se cacher derrière des "oui, mais les concernéEs me l'ont demandé" pour justifier son egotrip. #EhNonEncoreRaté
Pour aller plus loin sur la notion "d'alliéE" : https://antidev.wordpress.com/2015/01/25/des-complices-pas-des-allies/
Allez lire ça, y'a des pistes pertinentes, et je vous retrouve + tard ds la semaine pour parler "soutien individuel" et "soutien piston".
Bonjour. On continue aujourd'hui notre point "comment soutenir les personnes trans ?" Attention, ça va être un peu long...
On a déjà vu il y a quelques jours le soutien sur le terrain des luttes politiques. Maintenant, on s'attaque au soutien individuel.
J'appelle "soutien individuel", les actes concrets qui améliorent la vie d'une pers. trans, sans forcément de prétention "révolutionnaire".
Ce soutien individuel est indispensable, car ça ne sert à rien de se battre pour le Grand Soir si on laisse crever les gens autour de nous.
Il n'est cependant pas suffisant, car on veut abolir les systèmes d'oppression, pas se contenter d'en atténuer les effets.
Un des trucs les + impt en terme de soutien individuel, c'est la thune ! On n'est pas systématiquement fauchéE qd on est trans,
mais c'est bcp + difficile de se sortir de la pauvreté/précarité si on y est, et/ou on le devient + facilement.
D'un côté, on doit souvent faire face à tout un tas de frais de santé qui ne sont pas ou peu remboursés
(à cause du lobbying de médecins transphobes experts autoproclamés qui bloquent tout), mais aussi à des frais de justice par ex.
De l'autre côté, on a souvent très difficilement accès à l'emploi, car on n'a pas la bonne gueule, et/ou pas les bons papiers et n° de SS,
et/ou on a quitté l'école trop tôt (ce qui arrive souvent qd on est pas bien ds ses baskets de jeune adulte).
Enfin, même si d'aventure on vient d'une famille aisée, elle nous a parfois misE à la porte. Dc pas tjrs de soutien de ce côté non plus.
Or bien souvent, qd on entame un parcours de transition, on n'a pas le temps d'attendre des lustres pour accéder aux démarches et aux soins.
Du coup, on a vite fait aussi d'avoir des pratiques illégales (pour accéder aux traitements et/ou à du travail et/ou de la thune),
ce qui nous expose à toutes sortes de violences et de risques, qui ont vite fait d'accroître notre précarité.
Bref, donner de la thune à une personne trans, c'est pas anodin, ça lui facilite vraiment la vie, voire ça peut la sauver.
N'attendez pas qu'on vous le demande poliment avec un air gêné, on le fera pas, on a trop l'habitude de pas vouloir déranger.
Glissez ns des billets dans les poches, ds nos boites aux lettres, faites ns des virements, payez nous des courses ou des verres au bistrot.
Whatever, prenez l'initiative. Car ces freins financiers font effet boule de neige avec le reste de nos vies. Exemple "light" perso :
Jsuis serveuse paske j'avais besoin de bosser vite, pour payer des frais de santé vite. Résultat je ne suis tjrs pas traductrice pro paske
faudrait que je reprenne des études, mais trop vieille pour les bourses, etc. C'est juste un ex, pas pr faire pleurer ds les chaumières...
Si vs n'avez pas de personnes trans ds votre entourage, guettez les pots communs et les réseaux sociaux : y'a tjrs des demandes pr du cash.
Enfin, au delà de la thune, il s'agit de partager vos ressources en général : logement, réseaux pro, aides juridiques/administratives, etc.
Ou que sais-je, ça peut être trois fois rien, même des choses qui vous paraissent insignifiantes.
À une époque j'avais ma pote qui allait chercher mes recommandés à ma place paske ça me coûtait trop sur le moment.
Vs pouvez héberger qqn si vs avez une chambre ou un canap' de libre. Ou juste nous inviter à bouffer de temps en temps...
Il y a aussi ce que j'appelais le "soutien piston", qui me semble être à mi-chemin entre le soutien "politique" et "individuel",
ds le sens où c'est une façon de redistribuer le pouvoir. Vous avez accès à des sphères de pouvoir ? Cool. Faites nous une place.
Vous pouvez nous pistonner ds des tafs, ds des administrations, ds des facs, ds des publications, ds des projets, etc.
Et si vs voulez ns étudier ds vos thèses ou ns photographier ds vos magazines : ok, mais c'est pas gratuit. Qd on fait avancer sa carrière
grâce à d'autres personnes minoritaires et/ou opprimées, le minimum c'est de les rémunérer pour ça. Oui, c'est à toi que je parle.
Enfin, en terme de soutien il y a un dernier truc dont je voulais parler : soutenez, mais restez à votre place. #PasDeCookiesPourLesCis
Ne vous mettez JAMAIS entre 2 personnes trans qui se rapprochent, même si vs êtes pote avec l'unE et que vs aimez pas l'autre.
C'est juste hyper précieux qd on arrive à surmonter nos isolements et notre transphobie intériorisée et à ns reconnaître et ns regrouper.
J'ai perdu des amiEs trans à cause de cis peu scrupuleuXSES, à côté de la plaque, ou carrément mal intentionnéEs. J'oublie pas.
Ne cherchez pas à être potes avec ttes les personnes trans que vs croisez, ni à avoir une place centrale au milieu de plusieurs pers. trans.
Et cet effacement qu'on vous demande ne doit pas amoindrir les autres formes de soutien que vous pouvez apporter.
Et les cis, n'oubliez jamais que toutes choses égales par ailleurs (race, genre, classe, âge, etc.) il y a de gdes chances
pour que vous ayez + de ressources que les personnes trans de votre communauté, même si vous êtes fauchéEs.
Enfin, là je m'adresse aux personnes trans : pensez à redonner. Peut-être que vous êtes ds la galère parce que votre famille vous a rejetéE.
Vs avez dc besoin de soutien sur le moment. Peut-être que dans 20 ans vous allez hériter de votre famille. Ou que vs aurez accès
à des ressources et des réseaux. Alors à ce moment n'oubliez pas vos sœurs et frères trans qui n'ont pas ce confort/privilège !
Cette liste est ouverte. TransTwitter, à toi le micro ! <3 »
(via http://tviblindi.legtux.org/shaarli/?nFJTdg)