16099 shaares
33 results
tagged
gilets-jaunes
« Mais le chef de l'Etat a précisé que cette hausse de 100 euros ne serait pas supportée par les employeurs. Il ne s'agit donc pas d'une réelle hausse du smic, car c'est l'Etat qui paiera la différence, mais d'une augmentation de la prime d'activité.
Contacté par franceinfo, l'Elysée a confirmé que ces 100 euros d'augmentation comprenaient les hausses déjà prévues de la prime d'activité (30 euros en avril 2019, 20 euros en octobre 2020 et 20 euros en octobre 2021). »
Contacté par franceinfo, l'Elysée a confirmé que ces 100 euros d'augmentation comprenaient les hausses déjà prévues de la prime d'activité (30 euros en avril 2019, 20 euros en octobre 2020 et 20 euros en octobre 2021). »
« Hmm, je voulais juste poster deux trois trucs sur les gilets jaunes et tout, j'imagine ça sera sans doute des redites de truc déjà postés, je passe plus très souvent ici à part checker les news vite fait. Mais les jours où j'ai pas le cerveau en bouillie je me pose des questions.
Et je sais pas moi ce qui se passe ça me met plein de doute sur la révolution, l'anarchisme, le communisme, pas que je doute du bien fondé de tout ça mais plutôt j'ai l'impression qu'on est dans une impasse sur comment y arriver.
En fait, c'est malheureusement normal que les gilets jaunes ce soit un mouvement globalement raciste, et patriarcal (soit misogyne et lgbtiphobe), parce que c'est un mouvement de masse et que la population est majoritairement blanche et patriarcale. Donc je sais pas comment d'un point de vue à la fois révolutionnaire, anti-autoritaire, anti-patriarcal et antiraciste, on peut arriver à concilier tout ça.
J'ai l'impression qu'il y a plusieurs points de vue face à ces contradictions dans l'extrême gauche classique, qui elle aussi est rongée par le racisme, l'autoritarisme et le patriarcat, bien qu'elle s'en défende. Qq part entre "notre" camp et le camp d'une majorité moins ou peu politisée y a souvent qu'une différence de degrés, pas de nature dans l'oppression. Et encore, quand je dis de "degré", bon on se comprend, desfois même pas tant que ça... Donc de ce que j'ai compris en regardant un peu la TL y a plusieurs positions face à tout ça. Bon y a la position insurectionnelle bebête type Hazan-Lordon-Lundiam and co. Ces gens là se contrefichent des minorités, et je pense même qu'ils se contrefichent de la révolution dans le sens d'un devenir commun sur des bases plus progressistes parce que c'est plus le changement de pouvoir quel qu'il soit qui les intéresse.
C'est pas les élites académiques et insurrectionnelles qui seront les plus touchés par des dérives autoritaristes quelles que soit le bord vers lequel ça penchera, si ce mouvement aboutit à quelque chose. Bon en plus globalement dans cette mouvance, toute blessure ou mort pouvant servir à attiser le feu insurectionnell est limite une bonne chose, y a vraiment des tendances au sein de l'EG qui s'en battent les steaks des vies perdues ou mutilées et franchement ça en dit beaucoup sur le futur qu'ils et elles souhaitent construire...
Je pense quelque part on est tou-tes tombé-es dans le piège insurrectionnel avec le riot porn et les différents mouvements insurrectionnels qui ont précédé et qui ont certainement servi de déclencheur à celui qu'il y a maintenant et peut-être ceux qui viendront. Parce que quelque part on est plus calé-es sur le déroulé d'une manif, les gestes de survie, la résistance face aux flics, que sur tout le reste qui manque cruellement à ce mouvement, mais aussi dans une moindre mesure à nos mouvements, genre la démocratie interne.
Parce que ok, on a des pratiques globalement plus démocratiques que le reste du spectre politique mais c'est pas du tout satisfaisant en vrai. Combien d'abus, de prise de pouvoir, de dynamiques de groupe, raciste, patriarcale, etc. En vrai on pallie aux urgences et on ferme bien sagement les yeux sur tellement de choses. C'est pas étonnant quelque part aussi que le mouvement des gilets jaunes se soit d'abord constitué à l'encontre de toutes formes d'organisation politique, y compris syndicales, y compris d'extrême gauche, y compris libertaires.
Y a certes un rejet qui vient du peu de formation politique mais je pense pas qu'il y ait que ça. Combien de personnes ont pu côtoyer des organisations politiques, autonomes ou syndicales et être dégoutées des pratiques rencontrées derrière les grandes aspirations, derrière la fausse bienveillance, derrière des pratiques démocratiques qui cachent mal la mise en avant de telle ou telle autre personnalité qui a un capital et une aisance sociale plus développée et qui mène à des pratiques autoritaires, de tel groupe affinitaire dont les connivences entrainent des mises à l'écarts racistes, homophobes, misogyne, des silences sur les viols et sur des maltraitances diverses, etc...
Aussi, y a une telle propension dans nos groupes à se tirer dans les pattes et à se croire les meilleur-es face à la *concurrence*, forcément risible, débile, en-dessus de tt, alors qu'on est même pas capables de regarder en face ttes les fautes qu'on commet, ni de s'en excuser.
Comment on peut ne pas être dégouté-es de tout ça quelque part? Je dis pas ça pour que celles et ceux qui en ont encore la force arrêtent de lutter, mais voilà faut ptêt se rendre à la réalité qu'il y a pas de groupes politiques, même anti-autoritaire, antiraciste, antipatriarcal qui puisse vraiment se targuer d'être au dessus de tout, ou de valoir mieux que les gilets jaunes dans leur ensemble. Fin ça me semble plus compliqué que ça. Plus désespérant aussi, sans doute. Donc comment on fait la révolution avec tout ça sur les bras, tous ces passifs?
Y a les groupes qui veulent guider les gilets jaunes vers de meilleures pratiques, mais finalement je trouve ça un peu présompteux quelque part, fin la position des sachant politiques guidant le peuple ignare, c'est gênant quand même.
Le moindre mal sans doute pour le moment c'est pour les minorités de se réapproprier le mouvement et de constituer des fronts anti-autoritaires, antiracistes, antipatriarcal, un peu comme ce qui a été fait avec la convergence du collectif vérité pour Adama et les cheminots?
ça permet d'exister et de faire valoir des revendications sans courir après un mouvement qui en l'état ne peut pas être sur les mêmes bases que notre groupe au sens assez large. Mais je pense pas qu'on puisse faire grand chose de plus face à une majorité qui nous trahira. Elle nous trahira parce qu'on passe notre temps à le faire entre nous de toutes façons. Je pense les autres trucs importants qui ont été fait c'est d'y aller quand même pour celleux qui ont le courage, pour protéger les minorités qui se font agresser pendant le mouvement, je pense c'est super important qu'il yait des gens qui soient là dans ces moments là. Faut y être pour virer l'ED, et aussi pour soigner les blessé-es. Et ptêt convaincre des gens aussi du bien fondé de nos luttes, même si en vrai elles sont dans un sale état et je sais pas vous, mais je trouve c'est ptêt un peu trop tard pour convaincre, ce genre de moments? Donc voilà comment on peut préparer / lancer une révolution qui soit libertaire, antiraciste et antipatriarcale, comment les minorités peuvent remporter la lutte de toutes les classes sans créer de nouvelles élites et de nouvelles bourgeoisies, quand on est pas fichus de le faire exister dans nos groupes et quand de toutes façons les stuctures sociales font qu'on restera toujours minoritaires?? Y avait quelqu'un qui citait Gramsci y a pas longtemps et je trouvais ça super intéressant et frustrant parce que je pense quand il parlait d'hégémonie culturelle des classes dominantes, il remettait pas en cause celle de l'état et celle du pouvoir.
Alors que évidemment pour un anarchiste comme moi le souci, il est là. On est complètement englués dans la course à des tas de formes de pouvoir, sur twitter, au travail, dans les cercles amicaux politiques, qui font que c'est dur de s'organiser sur un pied d'égalité. Et c'est dur de convaincre de renoncer à cela quand on y renonce pas ds nos pratiques.
Après y a la dernière solution, aller se faire sa propre ZAD avec des potes dans un coin de région paumée, en vrai ça peut marcher mais ça fait pas trop avancer la collectivité, à part d'un point de vue expérimental ptêt.
Bon j'ai bavassé n'importe quoi désolé, je suis en boucle là-dessus depuis tout ce temps dtf, j'ai sans doute dit des choses que tout le monde sait déjà mais y a que moi qui bloque parce que je suis bête. Faites attention à vous demain, et prenez soin des gens autour de vous. »
Et je sais pas moi ce qui se passe ça me met plein de doute sur la révolution, l'anarchisme, le communisme, pas que je doute du bien fondé de tout ça mais plutôt j'ai l'impression qu'on est dans une impasse sur comment y arriver.
En fait, c'est malheureusement normal que les gilets jaunes ce soit un mouvement globalement raciste, et patriarcal (soit misogyne et lgbtiphobe), parce que c'est un mouvement de masse et que la population est majoritairement blanche et patriarcale. Donc je sais pas comment d'un point de vue à la fois révolutionnaire, anti-autoritaire, anti-patriarcal et antiraciste, on peut arriver à concilier tout ça.
J'ai l'impression qu'il y a plusieurs points de vue face à ces contradictions dans l'extrême gauche classique, qui elle aussi est rongée par le racisme, l'autoritarisme et le patriarcat, bien qu'elle s'en défende. Qq part entre "notre" camp et le camp d'une majorité moins ou peu politisée y a souvent qu'une différence de degrés, pas de nature dans l'oppression. Et encore, quand je dis de "degré", bon on se comprend, desfois même pas tant que ça... Donc de ce que j'ai compris en regardant un peu la TL y a plusieurs positions face à tout ça. Bon y a la position insurectionnelle bebête type Hazan-Lordon-Lundiam and co. Ces gens là se contrefichent des minorités, et je pense même qu'ils se contrefichent de la révolution dans le sens d'un devenir commun sur des bases plus progressistes parce que c'est plus le changement de pouvoir quel qu'il soit qui les intéresse.
C'est pas les élites académiques et insurrectionnelles qui seront les plus touchés par des dérives autoritaristes quelles que soit le bord vers lequel ça penchera, si ce mouvement aboutit à quelque chose. Bon en plus globalement dans cette mouvance, toute blessure ou mort pouvant servir à attiser le feu insurectionnell est limite une bonne chose, y a vraiment des tendances au sein de l'EG qui s'en battent les steaks des vies perdues ou mutilées et franchement ça en dit beaucoup sur le futur qu'ils et elles souhaitent construire...
Je pense quelque part on est tou-tes tombé-es dans le piège insurrectionnel avec le riot porn et les différents mouvements insurrectionnels qui ont précédé et qui ont certainement servi de déclencheur à celui qu'il y a maintenant et peut-être ceux qui viendront. Parce que quelque part on est plus calé-es sur le déroulé d'une manif, les gestes de survie, la résistance face aux flics, que sur tout le reste qui manque cruellement à ce mouvement, mais aussi dans une moindre mesure à nos mouvements, genre la démocratie interne.
Parce que ok, on a des pratiques globalement plus démocratiques que le reste du spectre politique mais c'est pas du tout satisfaisant en vrai. Combien d'abus, de prise de pouvoir, de dynamiques de groupe, raciste, patriarcale, etc. En vrai on pallie aux urgences et on ferme bien sagement les yeux sur tellement de choses. C'est pas étonnant quelque part aussi que le mouvement des gilets jaunes se soit d'abord constitué à l'encontre de toutes formes d'organisation politique, y compris syndicales, y compris d'extrême gauche, y compris libertaires.
Y a certes un rejet qui vient du peu de formation politique mais je pense pas qu'il y ait que ça. Combien de personnes ont pu côtoyer des organisations politiques, autonomes ou syndicales et être dégoutées des pratiques rencontrées derrière les grandes aspirations, derrière la fausse bienveillance, derrière des pratiques démocratiques qui cachent mal la mise en avant de telle ou telle autre personnalité qui a un capital et une aisance sociale plus développée et qui mène à des pratiques autoritaires, de tel groupe affinitaire dont les connivences entrainent des mises à l'écarts racistes, homophobes, misogyne, des silences sur les viols et sur des maltraitances diverses, etc...
Aussi, y a une telle propension dans nos groupes à se tirer dans les pattes et à se croire les meilleur-es face à la *concurrence*, forcément risible, débile, en-dessus de tt, alors qu'on est même pas capables de regarder en face ttes les fautes qu'on commet, ni de s'en excuser.
Comment on peut ne pas être dégouté-es de tout ça quelque part? Je dis pas ça pour que celles et ceux qui en ont encore la force arrêtent de lutter, mais voilà faut ptêt se rendre à la réalité qu'il y a pas de groupes politiques, même anti-autoritaire, antiraciste, antipatriarcal qui puisse vraiment se targuer d'être au dessus de tout, ou de valoir mieux que les gilets jaunes dans leur ensemble. Fin ça me semble plus compliqué que ça. Plus désespérant aussi, sans doute. Donc comment on fait la révolution avec tout ça sur les bras, tous ces passifs?
Y a les groupes qui veulent guider les gilets jaunes vers de meilleures pratiques, mais finalement je trouve ça un peu présompteux quelque part, fin la position des sachant politiques guidant le peuple ignare, c'est gênant quand même.
Le moindre mal sans doute pour le moment c'est pour les minorités de se réapproprier le mouvement et de constituer des fronts anti-autoritaires, antiracistes, antipatriarcal, un peu comme ce qui a été fait avec la convergence du collectif vérité pour Adama et les cheminots?
ça permet d'exister et de faire valoir des revendications sans courir après un mouvement qui en l'état ne peut pas être sur les mêmes bases que notre groupe au sens assez large. Mais je pense pas qu'on puisse faire grand chose de plus face à une majorité qui nous trahira. Elle nous trahira parce qu'on passe notre temps à le faire entre nous de toutes façons. Je pense les autres trucs importants qui ont été fait c'est d'y aller quand même pour celleux qui ont le courage, pour protéger les minorités qui se font agresser pendant le mouvement, je pense c'est super important qu'il yait des gens qui soient là dans ces moments là. Faut y être pour virer l'ED, et aussi pour soigner les blessé-es. Et ptêt convaincre des gens aussi du bien fondé de nos luttes, même si en vrai elles sont dans un sale état et je sais pas vous, mais je trouve c'est ptêt un peu trop tard pour convaincre, ce genre de moments? Donc voilà comment on peut préparer / lancer une révolution qui soit libertaire, antiraciste et antipatriarcale, comment les minorités peuvent remporter la lutte de toutes les classes sans créer de nouvelles élites et de nouvelles bourgeoisies, quand on est pas fichus de le faire exister dans nos groupes et quand de toutes façons les stuctures sociales font qu'on restera toujours minoritaires?? Y avait quelqu'un qui citait Gramsci y a pas longtemps et je trouvais ça super intéressant et frustrant parce que je pense quand il parlait d'hégémonie culturelle des classes dominantes, il remettait pas en cause celle de l'état et celle du pouvoir.
Alors que évidemment pour un anarchiste comme moi le souci, il est là. On est complètement englués dans la course à des tas de formes de pouvoir, sur twitter, au travail, dans les cercles amicaux politiques, qui font que c'est dur de s'organiser sur un pied d'égalité. Et c'est dur de convaincre de renoncer à cela quand on y renonce pas ds nos pratiques.
Après y a la dernière solution, aller se faire sa propre ZAD avec des potes dans un coin de région paumée, en vrai ça peut marcher mais ça fait pas trop avancer la collectivité, à part d'un point de vue expérimental ptêt.
Bon j'ai bavassé n'importe quoi désolé, je suis en boucle là-dessus depuis tout ce temps dtf, j'ai sans doute dit des choses que tout le monde sait déjà mais y a que moi qui bloque parce que je suis bête. Faites attention à vous demain, et prenez soin des gens autour de vous. »
« Si j'avais été moins naïve face au Mouvement 5 étoiles à l'époque, je serais peut-être moins circonspecte sur les gilets jaunes aujourd'hui. Passage en revue des similitudes et des différences entre les 2 mouvements » (https://twitter.com/m_causse/status/1070011783073681408)
« j'écoute "le peuple en colère". un petit patron, là. encore.
j'écoute et je réalise un truc
ça vient de me frapper alors que c'est un truc que je sais très bien, mais là j'avais pas encore fait le lien (déso pour cet écart de TL mais c'st pas étranger non plus à mon taf, vous allez voir)
j'écoutais donc "le peuple", patrons de PME, classes moyennes, en gros. revendications poujadistes, et les éléments sociaux qui semblent aveugler les gens séduits par cette merde (le fascisme arrive aussi avec des arguments sociaux, rappel) et ce que j'ai réalisé c'est un truc que j'ai déjà vu dans mon entourage : des gens avec un niveau de vie pas forcément très élevé mais plus confortable que moi : stabilité, revenu qui permet de vivre sans trop d'inquiétude et les discussions que j'ai pu avoir avec des gens comme ça ces derniers temps ont été assez déconcertantes pour moi :
je suis habituée, par mon activité, à avoir des revenus bas, irréguliers, bref, je gère la précarité depuis un bail, pour moi c'est le quotidien je me pose pas vraiment de question là dessus sauf que bien sûr ça va pas en s'arrangeant
ça va pas en s'arrangeant mais c'est pas pour moi que je flippe, mais pour les gens avec des situations plus bancales encore, avec des charges qui sont pas les miennes
je disais que ces discussions avec des gens qui avaient un meilleur niveau de vie que moi ont été déconcertantes parce que justement j'ai découvert qu'ils ne vivaient pas comme moi. mais je l'ai découvert plus tard en fait je l'ai découvert parce qu'ils étaient très inquiets pour leur avenir et les questions financières. alors moi en bonne amie, je donne des tuyaux, pour aider au moins à pallier l'urgence quand on a une activité comme la notre
alors quand je me suis finalement rendue compte que l'inquiétude exprimée venait de gens qui ne connaissait pas les mêmes difficultés que moi dans le sens où comparé à moi ça allait, objectivement, je me suis sentie BÊTE. tu sais tu donnes l'astuce de vendre 3 dessins en sérigraphie pour arriver à payer une facture et tu vois que ton pote stresse parce qu'il sait pas si il va pouvoir partir en vacances genre
tu vois le truc ou pas ? en fait, ces catégories de personnes, classes moyennes on va dire, n'a pas l'habitude de ces fluctuations et quand ces changements opèrent dans leur vie c'est une vraie claque
cette colère et cette déstabilisation est tout à fait naturelle et normale, mais elle est aussi difficile à entendre pour des gens qui vivent plus difficilement, je sais pas si vous voyez ce que je veux dire
je ne suis pas du tout en train de minimiser l'impact de cette baisse de niveau de vie et ses conséquences, parce que je le vois ce désarroi, juste il faut absolument voir qui parle et de quoi
je n'entends pas parler de minima sociaux non
on me réponds "mais ils parle des SDF" ben oui, c'est la conscience ça
qu'on parle de la pauvre mesure sociale au milieu de trucs poujadistes xénophobes et ce discours "antisystème" qui pue l'antisémitisme je ne vois pas trop ce que ça pourrait changer. c'est drôle quand même qu'on oublie aussi que le fascisme séduit avec le sociale, c'est pas comme si on manquait d'exemples si ?
de plus en plus la comparaison avec l'italie s'impose et je trouve ça pas mal pertinent
ce que je veux dire c'est que dans mon entourage les gens à être dans cette situation étaient totalement déstabilisés pour des truc pour lesquels mois je me dirait "bon allez, va encore falloir trouver des soluces de bouts de ficelle"
je suis pas sûre d'être claire alors j'insiste : je ne minimise pas, et je ne fais pas un concours de précarité, je dis juste que la baisse du niveau de vie ne provoque pas les mêmes choses selon les situations. je minimise pas cette colère, je sais bien qu'elle est réelle par contre la mienne sourde en dedans. parce que ces gens ne se rendent pas compte de auprès de qui ils se plaignent. en fait ça e rappelle pas mal les truc du genre CIP avec intermittents ou les précaires devaient toujours soutenir les intermittents et l'inverse jamais
je sais pas si vous voyez ce que je veux dire avec tout ça
et dans ce genre de truc la vision de ce qu'est un prolo est la même que ce que je peux voir ici chez les gauchistes qui se prennent de passion pour ce machin atroce
la condescendance paternaliste insupportable qui refuse que tu puisses aussi avoir des idées autres et surtout pas celle qui commencerait à réfléchir aux hiérarchies dans ces mouvements là, ce qui les viserait eux.
et bien sûr maintenir les plus précaires, pauvres, et minorités dans cette image qu'on a d'eux parce que leur reconnaitre une volonté d'émancipation pour touTEs déstabiliserait aussi leur visions d'eux mêmes héhé. je sais pas si je suis bien claire
enfin voilà c'est pas un discours de classe qui s'exprime quand on parle de 2 pauvres mesures sociales au milieu d'un paquet de merde et ça veut pas dire non plus que des gens dans cette situation vont réagir en enfilant un GJ pour autant et brailler avec le GUD, bien heureusement mais apparemment ne pas enfiler un GJ et avoir peur de tout ça te place illico de l'autre côté
(et juste aussi : je dis tout ça en sachant pertinemment que je suis pas du tout dans la pire des situations, hin)
et encore une dernière chose (lol) : on me dit que les GJ ont "perdu confiance" dans les syndicats.... ben ?? ça se trouve ils l'ont jamais eu cette confiance, parce que ça les intéresse pas en fait, le social (oui y'a des syndiqués aussi chez les GJ, les syndicats sont pas uniformes non plus, enfin bref)
ce que je veux dire c'est qu'on nous sort des trucs de nulle part comme si c'était des évidences, que la "déception" des mouvements sociaux tels qu'ils existent fait partie des éléments fédérateurs. ben ça j'en suis vraiment pas sûre, y'a eu des grosses grosses manifs, grèves et blocages au printemps dernier, et il faudrait minimiser ça, et je refuse
quand j'ai appris que les camarades du cortège unitaire SUD / CNT et anars se f-sont fait insulter par les GJ j'ai eu mal, putain, et encore plus quand tu entends qu'il faut rejoindre à tout prix ce truc
quand je lis que des camarades ont ressenti en voyant des totos et gudards monter des barricades ensemble, j'ai eu une impression de néant qui s'ouvrait sous mes pieds
quand aux appellistes qui foncent par amour de l'émeute et tant pis qui balance des pavés, qu'en dire à part que c'est stupide, dangereux et inconscient. »
j'écoute et je réalise un truc
ça vient de me frapper alors que c'est un truc que je sais très bien, mais là j'avais pas encore fait le lien (déso pour cet écart de TL mais c'st pas étranger non plus à mon taf, vous allez voir)
j'écoutais donc "le peuple", patrons de PME, classes moyennes, en gros. revendications poujadistes, et les éléments sociaux qui semblent aveugler les gens séduits par cette merde (le fascisme arrive aussi avec des arguments sociaux, rappel) et ce que j'ai réalisé c'est un truc que j'ai déjà vu dans mon entourage : des gens avec un niveau de vie pas forcément très élevé mais plus confortable que moi : stabilité, revenu qui permet de vivre sans trop d'inquiétude et les discussions que j'ai pu avoir avec des gens comme ça ces derniers temps ont été assez déconcertantes pour moi :
je suis habituée, par mon activité, à avoir des revenus bas, irréguliers, bref, je gère la précarité depuis un bail, pour moi c'est le quotidien je me pose pas vraiment de question là dessus sauf que bien sûr ça va pas en s'arrangeant
ça va pas en s'arrangeant mais c'est pas pour moi que je flippe, mais pour les gens avec des situations plus bancales encore, avec des charges qui sont pas les miennes
je disais que ces discussions avec des gens qui avaient un meilleur niveau de vie que moi ont été déconcertantes parce que justement j'ai découvert qu'ils ne vivaient pas comme moi. mais je l'ai découvert plus tard en fait je l'ai découvert parce qu'ils étaient très inquiets pour leur avenir et les questions financières. alors moi en bonne amie, je donne des tuyaux, pour aider au moins à pallier l'urgence quand on a une activité comme la notre
alors quand je me suis finalement rendue compte que l'inquiétude exprimée venait de gens qui ne connaissait pas les mêmes difficultés que moi dans le sens où comparé à moi ça allait, objectivement, je me suis sentie BÊTE. tu sais tu donnes l'astuce de vendre 3 dessins en sérigraphie pour arriver à payer une facture et tu vois que ton pote stresse parce qu'il sait pas si il va pouvoir partir en vacances genre
tu vois le truc ou pas ? en fait, ces catégories de personnes, classes moyennes on va dire, n'a pas l'habitude de ces fluctuations et quand ces changements opèrent dans leur vie c'est une vraie claque
cette colère et cette déstabilisation est tout à fait naturelle et normale, mais elle est aussi difficile à entendre pour des gens qui vivent plus difficilement, je sais pas si vous voyez ce que je veux dire
je ne suis pas du tout en train de minimiser l'impact de cette baisse de niveau de vie et ses conséquences, parce que je le vois ce désarroi, juste il faut absolument voir qui parle et de quoi
je n'entends pas parler de minima sociaux non
on me réponds "mais ils parle des SDF" ben oui, c'est la conscience ça
qu'on parle de la pauvre mesure sociale au milieu de trucs poujadistes xénophobes et ce discours "antisystème" qui pue l'antisémitisme je ne vois pas trop ce que ça pourrait changer. c'est drôle quand même qu'on oublie aussi que le fascisme séduit avec le sociale, c'est pas comme si on manquait d'exemples si ?
de plus en plus la comparaison avec l'italie s'impose et je trouve ça pas mal pertinent
ce que je veux dire c'est que dans mon entourage les gens à être dans cette situation étaient totalement déstabilisés pour des truc pour lesquels mois je me dirait "bon allez, va encore falloir trouver des soluces de bouts de ficelle"
je suis pas sûre d'être claire alors j'insiste : je ne minimise pas, et je ne fais pas un concours de précarité, je dis juste que la baisse du niveau de vie ne provoque pas les mêmes choses selon les situations. je minimise pas cette colère, je sais bien qu'elle est réelle par contre la mienne sourde en dedans. parce que ces gens ne se rendent pas compte de auprès de qui ils se plaignent. en fait ça e rappelle pas mal les truc du genre CIP avec intermittents ou les précaires devaient toujours soutenir les intermittents et l'inverse jamais
je sais pas si vous voyez ce que je veux dire avec tout ça
et dans ce genre de truc la vision de ce qu'est un prolo est la même que ce que je peux voir ici chez les gauchistes qui se prennent de passion pour ce machin atroce
la condescendance paternaliste insupportable qui refuse que tu puisses aussi avoir des idées autres et surtout pas celle qui commencerait à réfléchir aux hiérarchies dans ces mouvements là, ce qui les viserait eux.
et bien sûr maintenir les plus précaires, pauvres, et minorités dans cette image qu'on a d'eux parce que leur reconnaitre une volonté d'émancipation pour touTEs déstabiliserait aussi leur visions d'eux mêmes héhé. je sais pas si je suis bien claire
enfin voilà c'est pas un discours de classe qui s'exprime quand on parle de 2 pauvres mesures sociales au milieu d'un paquet de merde et ça veut pas dire non plus que des gens dans cette situation vont réagir en enfilant un GJ pour autant et brailler avec le GUD, bien heureusement mais apparemment ne pas enfiler un GJ et avoir peur de tout ça te place illico de l'autre côté
(et juste aussi : je dis tout ça en sachant pertinemment que je suis pas du tout dans la pire des situations, hin)
et encore une dernière chose (lol) : on me dit que les GJ ont "perdu confiance" dans les syndicats.... ben ?? ça se trouve ils l'ont jamais eu cette confiance, parce que ça les intéresse pas en fait, le social (oui y'a des syndiqués aussi chez les GJ, les syndicats sont pas uniformes non plus, enfin bref)
ce que je veux dire c'est qu'on nous sort des trucs de nulle part comme si c'était des évidences, que la "déception" des mouvements sociaux tels qu'ils existent fait partie des éléments fédérateurs. ben ça j'en suis vraiment pas sûre, y'a eu des grosses grosses manifs, grèves et blocages au printemps dernier, et il faudrait minimiser ça, et je refuse
quand j'ai appris que les camarades du cortège unitaire SUD / CNT et anars se f-sont fait insulter par les GJ j'ai eu mal, putain, et encore plus quand tu entends qu'il faut rejoindre à tout prix ce truc
quand je lis que des camarades ont ressenti en voyant des totos et gudards monter des barricades ensemble, j'ai eu une impression de néant qui s'ouvrait sous mes pieds
quand aux appellistes qui foncent par amour de l'émeute et tant pis qui balance des pavés, qu'en dire à part que c'est stupide, dangereux et inconscient. »
Et accessoirement, j'en peux plus de ce pEuPLe™ utilisé à toutes les sauces par tout ce "beau" monde. Mot fourre-tout, confus et dépolitisant au possible qui définit rien de concret et qui n'aide donc en rien. Juste stop
EDIT : Reformulation de ce que j'avais en tête
EDIT : Reformulation de ce que j'avais en tête
« Parlons gilet jaune, et ces fils de flics de fachos qui sont dedans. Après ma journée de boulot j'ai essayé de rentrer chez moi. J'ai patienté vingt minutes sur l'autoroute calmement. Je suis arrivé à un rond point, ou ils négociait le passage contre le fait de mettre son gilet.
J'ai patienté à nouveau vingt minutes. Calmement. J'ai pas de gilet jaune dans ma voiture. Je l'ai dit au mec qui m'a donc dit que je risquais 80 euros d'amende. J'ai dit que ouais, effectivement, mais dans l'immédiat je peux pas le tricoter le gilet, laisse moi passer. Le gars m'a donc rappelé que les flics étaient présents sur le rond point et qu'il pouvait aller les prévenir. Le gars était en train de ME MENACER DE ME DENONCER AUX FLICS. Sans trembler purin.
On est déjà sur du bon sac à merde. Je lui ai demandé s'il était vraiment en train de protester contre le gouvernement en utilisant le bras armé de ce même gouvernement. Il a begayé vite fait. Un de ses compère est donc venu me voir.
"Vous avez l'air excédée madame."
- Ouais. Effectivement. Je viens de bosser 8 heures, j'ai été bloqué 40 minutes, je veux juste rentrer chez moi la.
- Un peu de solidarité voyons !
Il est possible que j'ai pété un plomb.
J'ai donc signalé à ce monsieur deux trois trucs.
Que nous les infirmiers, on bosse pour un salaire de misère en se ruinant la santé, mais que tout le monde s'en fout.
Que nous, infirmiers en psychiatrie, on se fait taper dessus par nos patients. Pourquoi ? Parce que le gouvernement ne débloque pas un rond pour que nous puissions être des soignants plutôt que des matons. Mais tout le monde s'en fout.
Quand nous on se met en grève, l'effectif minimum est assigné à bosser. Sauf qu'on est déjà en effectif minimum tout le temps. Donc ça ne change strictement rien et tout le monde s'en fout.
LAISSER MOI FINIR MONSIEUR, NE ME COUPEZ PAS LA PAROLE.
Personne ne descend dans la rue pour nous soutenir. Personne ne vient porter notre voix et notre colère dans les rues pendant qu'on soigne vos familles et vos amis. Alors venez pas me parler de solidarité, parce que clairement, vous n'avez jamais entendu parler de convergence des luttes. Faites votre révolution soutenue par la police, mais laissez moi rentrer chez moi.
Voilà voilà. On est donc face à un mouvement qui oblige à la solidarité, en utilisant pour ça les flics présents. Flics qui regardent tout ça d'un oeil bienveillant. Coucou les fafs, vous faites du bon boulot, merci beaucoup. »
(via http://nicolas-delsaux.hd.free.fr/Shaarli/?Baljww)
J'ai patienté à nouveau vingt minutes. Calmement. J'ai pas de gilet jaune dans ma voiture. Je l'ai dit au mec qui m'a donc dit que je risquais 80 euros d'amende. J'ai dit que ouais, effectivement, mais dans l'immédiat je peux pas le tricoter le gilet, laisse moi passer. Le gars m'a donc rappelé que les flics étaient présents sur le rond point et qu'il pouvait aller les prévenir. Le gars était en train de ME MENACER DE ME DENONCER AUX FLICS. Sans trembler purin.
On est déjà sur du bon sac à merde. Je lui ai demandé s'il était vraiment en train de protester contre le gouvernement en utilisant le bras armé de ce même gouvernement. Il a begayé vite fait. Un de ses compère est donc venu me voir.
"Vous avez l'air excédée madame."
- Ouais. Effectivement. Je viens de bosser 8 heures, j'ai été bloqué 40 minutes, je veux juste rentrer chez moi la.
- Un peu de solidarité voyons !
Il est possible que j'ai pété un plomb.
J'ai donc signalé à ce monsieur deux trois trucs.
Que nous les infirmiers, on bosse pour un salaire de misère en se ruinant la santé, mais que tout le monde s'en fout.
Que nous, infirmiers en psychiatrie, on se fait taper dessus par nos patients. Pourquoi ? Parce que le gouvernement ne débloque pas un rond pour que nous puissions être des soignants plutôt que des matons. Mais tout le monde s'en fout.
Quand nous on se met en grève, l'effectif minimum est assigné à bosser. Sauf qu'on est déjà en effectif minimum tout le temps. Donc ça ne change strictement rien et tout le monde s'en fout.
LAISSER MOI FINIR MONSIEUR, NE ME COUPEZ PAS LA PAROLE.
Personne ne descend dans la rue pour nous soutenir. Personne ne vient porter notre voix et notre colère dans les rues pendant qu'on soigne vos familles et vos amis. Alors venez pas me parler de solidarité, parce que clairement, vous n'avez jamais entendu parler de convergence des luttes. Faites votre révolution soutenue par la police, mais laissez moi rentrer chez moi.
Voilà voilà. On est donc face à un mouvement qui oblige à la solidarité, en utilisant pour ça les flics présents. Flics qui regardent tout ça d'un oeil bienveillant. Coucou les fafs, vous faites du bon boulot, merci beaucoup. »
(via http://nicolas-delsaux.hd.free.fr/Shaarli/?Baljww)