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afrique
« Il ne reste plus qu'une poignée de tatoueurs dans la ville de Tunis. Parmi eux, une seule femme : Manel Mahdouani, 28 ans
Si elle n'a pas pignon sur rue, ne bénéficiant d'aucun statut officiel, les clients affluent néanmoins chez elle, attirés par les motifs berbères.
En compagnie de Manel, 360° GEO part à la rencontre des dernières femmes berbères tatouées. »
Si elle n'a pas pignon sur rue, ne bénéficiant d'aucun statut officiel, les clients affluent néanmoins chez elle, attirés par les motifs berbères.
En compagnie de Manel, 360° GEO part à la rencontre des dernières femmes berbères tatouées. »
« Voici la version originale de mon interview avec Hawad, paru dans le journal kurde Yeni Ozgur Politika. »
Le texte est assez long, mais intéressant à lire. Quelques extraits :
« Dans les années 1960, les Touaregs ont été divisés entre 5 nouveaux Etats héritiers de la colonisation : le Mali, le Niger, la Haute-Volta (actuel Burkina Faso), la Libye et l’Algérie. Notre mobilité est devenue un délit entre ces frontières artificielles qui ont découpé notre territoire et nos espaces de circulation. Toutes nos activités caravanières ont été interdites. Les Touaregs n’arrivaient plus à vivre. Et quand la sécheresse de 1973 est arrivée, j’ai vu nos campements décimés, les gens mouraient, eux et leurs troupeaux, dans l’indifférence absolue des autorités qui détournaient l’aide internationale à leur profit personnel. C’était horrible. Les jeunes Touaregs sont partis massivement pour tenter de décrocher un petit emploi afin d’aider leurs familles, beaucoup sont morts d’épuisement ou ont perdu la raison sur la route de l’exil1 qui menait vers les chantiers pétroliers du nord, en Algérie et en Libye, sur les terres touarègues confisquées. Je suis parti moi-aussi chercher de l’embauche sur ces chantiers. Nous, les nomades interrompus par les nouvelles autorités territoriales, nous sommes devenus les ishumar, d’après le mot français « chômeur » car nous étions tous à la recherche d’un travail. »
« Dans sa chair, la région est donc presque détruite. Ne parlons pas de la confiscation de nos terres que l’Etat nigérien cède chaque jour à des entreprises minières internationales. Ne parlons pas non plus du saccage du patrimoine culturel touareg, avec ses milliers de dessins et d’inscriptions tifinagh gravés sur les rochers.
Aucune compensation pour ce désastre, ni écoles, ni hôpitaux, ni routes, ni aucun service de l’Etat, la région est dans une misère totale, la répression est plus forte qu’au Mali. »
« Jusqu’à aujourd’hui, il y a des personnes prêtes à se soulever, même si le moment n’est pas favorable pour l’instant. Il ne faut pas oublier qu’il y a des bases de drones qui survolent nos terres, et qu’à la moindre occasion qu’on leur donne, ils vont nous massacrer car, ici, l’intérêt est concret, c’est le cœur même de tout ce qui affecte les Touaregs, c’est Arlit avec les mines d’uranium. L’adversaire sur ce terrain n’est pas seulement français, il y a les Chinois, les Canadiens et d’autres. Enfin, les milices paramilitaires qui harcèlent les Touaregs sont recrutées au Niger chez les sahariens arabophones. »
« Ce n’est pas le modernisme en lui-même qui a causé des dégâts, ce sont les dégâts que peut faire l’importation de la culture dite « moderne », c’est-à-dire la culture hégémonique, à des peuples qui n’ont pas d’Etats… Mais les Touaregs résistent en utilisant une de leurs compétences, la flexibilité nomade.
Par rapport aux « paillettes » de ce qu’on appelle la « modernité », comme ses gadgets technologiques, il y a eu de l’engouement et, chez certains, de la renonciation à soi, mais les Touaregs ont une capacité précieuse : savoir domestiquer et métamorphoser rapidement ces outils arrivés de l’extérieur. Donc je pense que le problème n’est pas le modernisme, c’est l‘impérialisme culturel des Etats et de leurs alliés puissants. Malheur aujourd’hui au peuple qui n’a pas d’Etat. La culture, la langue deviennent des choses imposées, c’est une des batteries importantes de la domination. Mais les Touaregs savent aussi détourner ces objets de la modernité pour des usages imprévus. Face aux dégâts de la domination, ils arrivent encore à bricoler des originalités qui portent leur empreinte.
Jusqu’en 1980, on ne pouvait pas imaginer des Touaregs mettant en difficulté une armée sur le plan militaire avec des armes modernes. En moins de cinq ans, ils ont rapidement maîtrisé cela. Nous avons vu des gens, non scolarisés, capables de s’orienter sans problème et sur tous les plans ( économique, culturel, linguistique, social, spatial, technique…) dans des espaces urbains hypermodernes comme New-York. Donc, oui, il y a eu des dégâts, mais il y a des formes originales de résistance et adaptation chez les Touaregs. Par contre, le problème est de comment trouver un espace pour les rendre encore plus originales et se les approprier collectivement. »
« Bien sûr, le danger qui guette l’émigré ou celui qui s’intègre au système dominant, nous le connaissons. C’est de devenir le clown du système qui le mange, le clown de l’ogre. »
Le texte est assez long, mais intéressant à lire. Quelques extraits :
« Dans les années 1960, les Touaregs ont été divisés entre 5 nouveaux Etats héritiers de la colonisation : le Mali, le Niger, la Haute-Volta (actuel Burkina Faso), la Libye et l’Algérie. Notre mobilité est devenue un délit entre ces frontières artificielles qui ont découpé notre territoire et nos espaces de circulation. Toutes nos activités caravanières ont été interdites. Les Touaregs n’arrivaient plus à vivre. Et quand la sécheresse de 1973 est arrivée, j’ai vu nos campements décimés, les gens mouraient, eux et leurs troupeaux, dans l’indifférence absolue des autorités qui détournaient l’aide internationale à leur profit personnel. C’était horrible. Les jeunes Touaregs sont partis massivement pour tenter de décrocher un petit emploi afin d’aider leurs familles, beaucoup sont morts d’épuisement ou ont perdu la raison sur la route de l’exil1 qui menait vers les chantiers pétroliers du nord, en Algérie et en Libye, sur les terres touarègues confisquées. Je suis parti moi-aussi chercher de l’embauche sur ces chantiers. Nous, les nomades interrompus par les nouvelles autorités territoriales, nous sommes devenus les ishumar, d’après le mot français « chômeur » car nous étions tous à la recherche d’un travail. »
« Dans sa chair, la région est donc presque détruite. Ne parlons pas de la confiscation de nos terres que l’Etat nigérien cède chaque jour à des entreprises minières internationales. Ne parlons pas non plus du saccage du patrimoine culturel touareg, avec ses milliers de dessins et d’inscriptions tifinagh gravés sur les rochers.
Aucune compensation pour ce désastre, ni écoles, ni hôpitaux, ni routes, ni aucun service de l’Etat, la région est dans une misère totale, la répression est plus forte qu’au Mali. »
« Jusqu’à aujourd’hui, il y a des personnes prêtes à se soulever, même si le moment n’est pas favorable pour l’instant. Il ne faut pas oublier qu’il y a des bases de drones qui survolent nos terres, et qu’à la moindre occasion qu’on leur donne, ils vont nous massacrer car, ici, l’intérêt est concret, c’est le cœur même de tout ce qui affecte les Touaregs, c’est Arlit avec les mines d’uranium. L’adversaire sur ce terrain n’est pas seulement français, il y a les Chinois, les Canadiens et d’autres. Enfin, les milices paramilitaires qui harcèlent les Touaregs sont recrutées au Niger chez les sahariens arabophones. »
« Ce n’est pas le modernisme en lui-même qui a causé des dégâts, ce sont les dégâts que peut faire l’importation de la culture dite « moderne », c’est-à-dire la culture hégémonique, à des peuples qui n’ont pas d’Etats… Mais les Touaregs résistent en utilisant une de leurs compétences, la flexibilité nomade.
Par rapport aux « paillettes » de ce qu’on appelle la « modernité », comme ses gadgets technologiques, il y a eu de l’engouement et, chez certains, de la renonciation à soi, mais les Touaregs ont une capacité précieuse : savoir domestiquer et métamorphoser rapidement ces outils arrivés de l’extérieur. Donc je pense que le problème n’est pas le modernisme, c’est l‘impérialisme culturel des Etats et de leurs alliés puissants. Malheur aujourd’hui au peuple qui n’a pas d’Etat. La culture, la langue deviennent des choses imposées, c’est une des batteries importantes de la domination. Mais les Touaregs savent aussi détourner ces objets de la modernité pour des usages imprévus. Face aux dégâts de la domination, ils arrivent encore à bricoler des originalités qui portent leur empreinte.
Jusqu’en 1980, on ne pouvait pas imaginer des Touaregs mettant en difficulté une armée sur le plan militaire avec des armes modernes. En moins de cinq ans, ils ont rapidement maîtrisé cela. Nous avons vu des gens, non scolarisés, capables de s’orienter sans problème et sur tous les plans ( économique, culturel, linguistique, social, spatial, technique…) dans des espaces urbains hypermodernes comme New-York. Donc, oui, il y a eu des dégâts, mais il y a des formes originales de résistance et adaptation chez les Touaregs. Par contre, le problème est de comment trouver un espace pour les rendre encore plus originales et se les approprier collectivement. »
« Bien sûr, le danger qui guette l’émigré ou celui qui s’intègre au système dominant, nous le connaissons. C’est de devenir le clown du système qui le mange, le clown de l’ogre. »
« La capitale de la République Démocratique du Congo est plus créative que jamais, malgré les nombreux problèmes sociaux de la population, et ses esprits créatifs s'expriment 24h sur 24... en public. »
« Il n’existe aucun rapport entre la politique française au Proche-Orient ou au Sahel et les attentats dont elle a été la victime : telle est la doxa qui domine à Paris. Ce ne seraient pas les guerres que la France mène « là-bas » qui provoqueraient des répliques meurtrières sur son sol, mais la haine de « nos valeurs », de « nos idéaux », voire du mode de vie hexagonal. Pourtant, toute l’histoire récente enseigne le contraire. »
« Crumbs est sans doute le premier film tourné en Ethiopie à mêler science-fiction, romantisme et Michael Jackson. Si si, c'est possible, nous avons rencontré l'instigateur du projet ! »
EDIT : http://www.slateafrique.com/607829/boko-haram-defaite-shekau (tl;dr)
EDIT : En faisant quelques recherches sur le site, je suis tombé sur ça dans Wikipedia : « En 2001, il fonda, à Montreal, au Canada, le Centre for Research on Globalization (CRG) (en français, le Centre de recherche sur la mondialisation), dont il est le directeur. Le CRG gère globalresearch.ca (en français, mondialisation.ca), un site web consacré aux grands thèmes d’actualité tels que « la guerre au terrorisme » et les conflits du Moyen-Orient et qui, selon le site Conspiracy Watch de Rudy Reichstadt, « compte parmi les principaux vecteurs de conspirationnisme sur l'Internet. » » (https://fr.wikipedia.org/wiki/Michel_Chossudovsky)
Mais l'article est une traduction de celui là : http://www.siliconafrica.com/france-colonial-tax/
Mais l'article est une traduction de celui là : http://www.siliconafrica.com/france-colonial-tax/
Extrait : « L’envoi de livres n’est pas réalisable : trop lourd, trop cher, trop difficile à sélectionner, trop compliqué à distribuer et à superviser, etc.
Et si nous envoyions des liseuses électroniques à la place ? Nous pourrions remplir chaque liseuse de milliers de livres. Est-ce que ça aiderait ?
Aidez-nous à réunir environ 3500€ et vous aurez la réponse après six mois d’études ! »
L'association Human'ESDES (j'ai pas été à la pêche aux infos sur cette association) vient d'ouvrir un crowdfunding Indigogo (https://www.indiegogo.com/projects/malebooks-ebooks-for-mali) pour envoyer des liseuses au Mali. J'aime assez l'initiative.
(via https://twitter.com/ploum/status/453830087746797568)
EDIT : https://www.actualitte.com/article/lecture-numerique/afrique-worldreader-permet-a-5-millions-de-lecteurs-de-lire-sur-leur-telephone/60327
Et si nous envoyions des liseuses électroniques à la place ? Nous pourrions remplir chaque liseuse de milliers de livres. Est-ce que ça aiderait ?
Aidez-nous à réunir environ 3500€ et vous aurez la réponse après six mois d’études ! »
L'association Human'ESDES (j'ai pas été à la pêche aux infos sur cette association) vient d'ouvrir un crowdfunding Indigogo (https://www.indiegogo.com/projects/malebooks-ebooks-for-mali) pour envoyer des liseuses au Mali. J'aime assez l'initiative.
(via https://twitter.com/ploum/status/453830087746797568)
EDIT : https://www.actualitte.com/article/lecture-numerique/afrique-worldreader-permet-a-5-millions-de-lecteurs-de-lire-sur-leur-telephone/60327