16099 shaares
« Moishe Postone en parle déjà très bien en 1982, dans « Antisémitisme et national-socialisme » dont l'idée va être résumé dans l'itw ici : https://www.cairn.info/revue-cites-2013-1-page-139.htm
Se passer d'une critique du capitalisme pour se centrer sur "la finance"("les banquiers", les "banksters", "Wall Street", "les multinationales") c'est faire une critique tronquée du capitalisme en s'empêchant de le penser comme une totalité (patronat, propriété privée, actions..)
En se penchant sur la domination abstraite du capitalisme (flux financiers) et en ignorant la domination concrète (exploitation patronale) on met en cause la sphère de circulation mais pas la sphère de production. Hors en voulant personnaliser cette sphère de la circulation, on entretien l'idée que ce système ne fonctionnerait donc que à cause de l'apparition et de la prise de contrôle par quelques riches malfaisants qui decideraient tout depuis la Bourse. Alors que le capitalisme est un ensemble d'antagonismes, de rapports de forces.
Dès lors, il faut donner un nom à ce groupe qui serait parasite, apatride, malfaisant y compris avec le patronat industriel et la petite bourgeoisie. Et dès le début du mouvement ouvrier balbutiant, cette critique a mené des pans entiers de la gauche et du socialisme (ou des mouvements se voulant populaires contre les élites) vers l'antisémitisme. Proudhon, Boulangisme, Drumont, et plus tard Émile Janvion, Doriot...
La critique de la seule finance amène à l'antisémitisme, quand elle ne le constitue pas déjà.
Cette critique a largement été développée vis-à-vis d'une partie de l'altermondialisme et les combats centrés sur la dénonciation de traités (ACTA, CETA) ou organisation (FMI, OMC). Ça ne veut pas dire que tout militant d'ATTAC ou anti-CETA ou toute personne qui critique "la finance" est nécessairement dans l'intention antisémite. C'est plutôt pointer les limites et les risques d'une telle démarche. Ça ne veut pas dire non plus que l'on ne puisse pas s'attaquer à une institution ou une banque dans une spécificité d'un combat plus large. Juste il faut avoir conscience des enjeux.
Par exemple c'est bien quand une critique détaillée de la dette grecque nous aide à construire des solidarités avec les travailleurs-euses grecques. Par contre, comme anticapitalisme tronqué ça peut être instrumentalisé pour désigner cet ennemi insaisissable/apatride/... que serait "la finance" et amener vers quelque chose de plus clairement antisémite.
La question de départ donc, le discours de Mélenchon : quel ennemi et auprès de qui souhaite-t-il le désigner quand il parle "du Financier" (et non pas du capitaliste ou du patron) en opposition "Au musulman" ?
Jean-Luc Mélenchon est cultivé et à des décennies d'expérience politique.
Il sait où il va. Ce ne sont pas des mots maladroits au hasard d'un militant de 16 ans sur son mur fb.
Il est bien malheureux qu'une partie de ses soutiens ici n'y voient qu'une calomnie contre leur leader car :
- Ça ne le concerne pas que lui mais un large spectre de la gauche et des mouvements sociaux.
- les dégâts du non-traitement de ce sujet sont réels et vont durer.
Je concluerai par un message de soutien aux personnes juives qui ont ici critiqué ce propos et se prennent un déchaînement de haine/d'aveuglement.
Force à vous. »
Se passer d'une critique du capitalisme pour se centrer sur "la finance"("les banquiers", les "banksters", "Wall Street", "les multinationales") c'est faire une critique tronquée du capitalisme en s'empêchant de le penser comme une totalité (patronat, propriété privée, actions..)
En se penchant sur la domination abstraite du capitalisme (flux financiers) et en ignorant la domination concrète (exploitation patronale) on met en cause la sphère de circulation mais pas la sphère de production. Hors en voulant personnaliser cette sphère de la circulation, on entretien l'idée que ce système ne fonctionnerait donc que à cause de l'apparition et de la prise de contrôle par quelques riches malfaisants qui decideraient tout depuis la Bourse. Alors que le capitalisme est un ensemble d'antagonismes, de rapports de forces.
Dès lors, il faut donner un nom à ce groupe qui serait parasite, apatride, malfaisant y compris avec le patronat industriel et la petite bourgeoisie. Et dès le début du mouvement ouvrier balbutiant, cette critique a mené des pans entiers de la gauche et du socialisme (ou des mouvements se voulant populaires contre les élites) vers l'antisémitisme. Proudhon, Boulangisme, Drumont, et plus tard Émile Janvion, Doriot...
La critique de la seule finance amène à l'antisémitisme, quand elle ne le constitue pas déjà.
Cette critique a largement été développée vis-à-vis d'une partie de l'altermondialisme et les combats centrés sur la dénonciation de traités (ACTA, CETA) ou organisation (FMI, OMC). Ça ne veut pas dire que tout militant d'ATTAC ou anti-CETA ou toute personne qui critique "la finance" est nécessairement dans l'intention antisémite. C'est plutôt pointer les limites et les risques d'une telle démarche. Ça ne veut pas dire non plus que l'on ne puisse pas s'attaquer à une institution ou une banque dans une spécificité d'un combat plus large. Juste il faut avoir conscience des enjeux.
Par exemple c'est bien quand une critique détaillée de la dette grecque nous aide à construire des solidarités avec les travailleurs-euses grecques. Par contre, comme anticapitalisme tronqué ça peut être instrumentalisé pour désigner cet ennemi insaisissable/apatride/... que serait "la finance" et amener vers quelque chose de plus clairement antisémite.
La question de départ donc, le discours de Mélenchon : quel ennemi et auprès de qui souhaite-t-il le désigner quand il parle "du Financier" (et non pas du capitaliste ou du patron) en opposition "Au musulman" ?
Jean-Luc Mélenchon est cultivé et à des décennies d'expérience politique.
Il sait où il va. Ce ne sont pas des mots maladroits au hasard d'un militant de 16 ans sur son mur fb.
Il est bien malheureux qu'une partie de ses soutiens ici n'y voient qu'une calomnie contre leur leader car :
- Ça ne le concerne pas que lui mais un large spectre de la gauche et des mouvements sociaux.
- les dégâts du non-traitement de ce sujet sont réels et vont durer.
Je concluerai par un message de soutien aux personnes juives qui ont ici critiqué ce propos et se prennent un déchaînement de haine/d'aveuglement.
Force à vous. »
« Comme quoi derrière la façade "on lutte contre le système", le conspirationnisme c'est souvent aussi (et parfois d'abord) une affaire qui rapporte. »
Ça me rappelle le business très lucratif de la posture "anti-système" de dieudonné
Ça me rappelle le business très lucratif de la posture "anti-système" de dieudonné
« Braveheart is an award winning film about Scotland featuring Mel Gibson and somo of Ireland's finest actors. It's to Scottish history what "Gone with the wind" is to America, in that it's there to make a lot of white Americans feel very patriotic and the rest of us feel slightly nauseated »
(via Riff)
(via Riff)
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« Je tente cette déf de la domestication : "une espèce assume la responsabilité du soin apporté à une autre pour accroître la prévisibilité des ressources qu’il peut lui fournir"
Réponse du relecteur archéologue : Alors dans ce cas ce sont les chats qui ont domestiqué les humains. »
Réponse du relecteur archéologue : Alors dans ce cas ce sont les chats qui ont domestiqué les humains. »
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« Du revenu de solidarité active (RSA) aux rémunérations des grands patrons ou des stars du sport et du show-business, l’amplitude des revenus est immense en France. Notre échelle des revenus vise à donner quelques points de repère. »
Dans la série "le capitalisme n'est pas un mode de production adapté pour faire face au dérèglement climatique"