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capitalisme
« soudain, en quelques semaines, on se rend compte que l’on peut stopper la fuite en avant de l’économie marchande, que l’on peut se concentrer sur l’essentiel : nourrir, soigner, prendre soin. Et que, étrangeté suprême, la Terre ne cesse pas de tourner, ni l’humanité d’exister. Le capitalisme est suspendu dans son fonctionnement le plus primaire : il génère une plus-value minimale, insuffisante à alimenter la circulation du capital. Et l’homme existe encore. (...)
Alors, pour continuer à maintenir en vie le mythe du caractère capitaliste intrinsèque de l’humanité, on a recours à des menaces : tout cela se paiera, et au centuple. Et par des morts. On ne réduit pas impunément le PIB de 30 %. Sauf que, précisément, l’époque montre le contraire et invite à construire une organisation où, justement, la vie humaine, et non la production de marchandises, sera au centre.
Et là encore, l’époque est bavarde. Ces gens qui pensent que seul le marché produit de la valeur se retrouvent, eux-mêmes, à pouvoir manger à leur faim dans une ville propre, alors même que le marché ne fonctionne plus de façon autonome. Ils ne le peuvent que grâce au travail quotidien de salariés, des éboueurs aux caissières, des chauffeurs de bus aux soignants, des livreurs aux routiers qui, tout en s’exposant au virus, exposent au grand jour la preuve de l’écart béant entre la valorisation par le marché de leur travail abstrait et la valeur sociale de leur labeur concret. La valeur produite par le marché qui donne à un consultant un poids monétaire dix fois supérieur à celui d’une caissière ou d’un éboueur apparaît alors pour ce qu’elle est : une abstraction vide de sens. Ou plutôt une abstraction destinée à servir ce pourquoi elle est créée : le profit.
Pour nos « économistes », tout cela est profondément insupportable et il faut vite en finir avec un confinement qui finirait par rendre tout cela trop visible. On finirait par s’imaginer qu’il est possible de s’organiser autrement, de placer d’autres priorités au sein du fonctionnement social, de définir ses besoins essentiels pour construire une société de la sobriété. Mais alors, on n’aurait plus besoin de tout ce fatras – PIB, compétitivité, profits, dividendes, marchés financiers – qui assure la soumission du monde du travail à la valeur d’échange. »
En accès libre
EDIT : sauvegarde https://files.nekoblog.org/uploads/html/press/mediapart-2020.04.11-confinement-economie.html
Alors, pour continuer à maintenir en vie le mythe du caractère capitaliste intrinsèque de l’humanité, on a recours à des menaces : tout cela se paiera, et au centuple. Et par des morts. On ne réduit pas impunément le PIB de 30 %. Sauf que, précisément, l’époque montre le contraire et invite à construire une organisation où, justement, la vie humaine, et non la production de marchandises, sera au centre.
Et là encore, l’époque est bavarde. Ces gens qui pensent que seul le marché produit de la valeur se retrouvent, eux-mêmes, à pouvoir manger à leur faim dans une ville propre, alors même que le marché ne fonctionne plus de façon autonome. Ils ne le peuvent que grâce au travail quotidien de salariés, des éboueurs aux caissières, des chauffeurs de bus aux soignants, des livreurs aux routiers qui, tout en s’exposant au virus, exposent au grand jour la preuve de l’écart béant entre la valorisation par le marché de leur travail abstrait et la valeur sociale de leur labeur concret. La valeur produite par le marché qui donne à un consultant un poids monétaire dix fois supérieur à celui d’une caissière ou d’un éboueur apparaît alors pour ce qu’elle est : une abstraction vide de sens. Ou plutôt une abstraction destinée à servir ce pourquoi elle est créée : le profit.
Pour nos « économistes », tout cela est profondément insupportable et il faut vite en finir avec un confinement qui finirait par rendre tout cela trop visible. On finirait par s’imaginer qu’il est possible de s’organiser autrement, de placer d’autres priorités au sein du fonctionnement social, de définir ses besoins essentiels pour construire une société de la sobriété. Mais alors, on n’aurait plus besoin de tout ce fatras – PIB, compétitivité, profits, dividendes, marchés financiers – qui assure la soumission du monde du travail à la valeur d’échange. »
En accès libre
EDIT : sauvegarde https://files.nekoblog.org/uploads/html/press/mediapart-2020.04.11-confinement-economie.html
« But even as the number of successes on Steam has increased, the number of failures has increased even more, both on an absolute and relative basis. For developers, that means just getting a game on Steam isn't anything close to a guarantee of being able to find a significant audience these days. For players, that means sifting through Steam storefront listings full of a lot of crap that apparently very few people want to buy. »
« The coronavirus crisis has revealed that many of the workers the government calls 'unskilled' are essential to our society – and deserve not only more respect, but better pay and conditions. »
« inequality is essential » Boris Johnson (fin 2019 apparemment)
EDIT : la vidéo de meilleure qualité https://twitter.com/jeremycorbyn/status/1204728905766227969
EDIT : la vidéo de meilleure qualité https://twitter.com/jeremycorbyn/status/1204728905766227969
« Aujourd'hui, on salue avec emphase les caissières, les agents de sécurité, les commerçant·es, les livreurs, les cheminots, les militaires –et notez combien ces métiers sont genrés–, ainsi que l'ensemble de ces citoyen·nes dont le quotidien si difficile facilite celui de la majorité.
Mais où étaient tous ces témoignages de solidarité quand cette France s'est soulevée pour exiger le droit à une vie décente? Où étaient les posts Instagram si chaleureux quand elle réclamait simplement le droit de pouvoir vivre dignement de son travail?
(...)
Alors que le mot d'ordre est «Restez chez vous!», cette injonction ministérielle énonce l'idée selon laquelle certain·es ont le devoir de se mettre en danger pour assurer le confort des gens qui peuvent disposer du luxe de rester confinés chez eux. Une idéologie qui privilégie nettement la protection de la production à la préservation de vies humaines. »
Mais où étaient tous ces témoignages de solidarité quand cette France s'est soulevée pour exiger le droit à une vie décente? Où étaient les posts Instagram si chaleureux quand elle réclamait simplement le droit de pouvoir vivre dignement de son travail?
(...)
Alors que le mot d'ordre est «Restez chez vous!», cette injonction ministérielle énonce l'idée selon laquelle certain·es ont le devoir de se mettre en danger pour assurer le confort des gens qui peuvent disposer du luxe de rester confinés chez eux. Une idéologie qui privilégie nettement la protection de la production à la préservation de vies humaines. »
« Les réalités lourdes, froides et claires de la destruction capitaliste ne sont hélas pas du genre à s'effondrer faute de combattants pour peu qu'on ait démontré leur logique. Ca fait longtemps qu'on aurait gagné, sinon. »
Si le medef est ok, c'est qu'il espère sûrement re-privatiser derrière. Privatisation des gains, socialisation des pertes.
« 1. Les émissions ont toujours tendance à rebondir, après une crise. On le voit déjà en Chine, on l'a vu après la crise de 2008-2009. Le climat a besoin d'une baisse soutenue et régulière des émissions de gaz à effet de serre, pas d'une année 'blanche'.
https://www.latimes.com/environment/story/2020-03-19/coronavirus-shutdowns-are-lowering-greenhouse-emissions-history-shows-theyll-come-roaring-back
2. Des gouvernements annoncent déjà des plans de relance de leur industrie fossile. Le Canada annonce un plan massif de soutien aux secteurs pétrolier et gazier. Idem pour le secteur aérien, ou même les bateaux de croisière.
https://www.theglobeandmail.com/politics/article-ottawa-prepares-multibillion-dollar-bailout-of-oil-and-gas-sector/
Alors que le prix du baril de pétrole est au plus bas et que le plan de relance pourrait être l'occasion de planifier une économie bas-carbone, on risque de faire exactement le contraire et d'offrir une bouée de sauvetage à l'économie du carbone.
https://twitter.com/ericvidalenc/status/1242348937765404672
https://blogs.alternatives-economiques.fr/vidalenc/2020/03/22/semaineconfinement1-ideespourapres-une-taxe-carbone-plancher-redistribuee
3. Surtout, beaucoup de gouvernements risquent d'en profiter pour remettre en cause les mesures de lutte contre le changement climatique, au nom de la relance économique. La Tchéquie et la Pologne demandent déjà l'abandon du Green New Deal européen.
https://www.euractiv.com/section/energy-environment/news/czech-pm-urges-eu-to-ditch-green-deal-amid-virus/
4. Surtout, les mesures de confinement actuelles risquent de donner aux gens l'idée que la lutte contre le changement climatique demande l'arrêt complet de l'économie. Et plus tard, je doute fort qu'on se dise : "ah mais c'était super pour le climat, le confinement"...
Attention donc à cette rhétorique qu'on entend beaucoup : "Appliquons pour le climat les mêmes mesures que pour le #COVIDー19", ou encore "l'épidémie est une répétition générale avant le changement climatique". C'est irresponsable et dangereux.
Parce que la crise du #coronavirus et le changement climatique ont certes beaucoup de points communs, mais sont fondamentalement différentes : pour l'instant, la pandémie touche surtout les pays industrialisés (Chine, Europe, USA). Le changement climatique, c'est l'inverse.
Surtout, le changement climatique n'est pas une "crise": c'est une transformation irréversible. Il n'y aura pas de retour à la normale, pas de vaccin. Il faut des mesures structurelles, pas conjoncturelles. C'est ce que nous disons ici, avec @adepoux
: https://lemonde.fr/idees/article/2020/03/18/de-la-crise-du-coronavirus-on-peut-tirer-des-lecons-pour-lutter-contre-le-changement-climatique_6033464_3232.html
Attention donc aux formules quasi religieuses du type : "la nature reprend ses droits", ou "la Terre se venge". D'abord les épidémies existaient avant le changement climatique, et surtout ce n'est pas comme ça qu'on va penser rationnellement l'après-crise.
PS: Il y a quand même un effet positif de long-terme que la crise pourrait avoir pour le climat : si Trump venait à perdre l'élection présidentielle de novembre à cause de cela.. »
https://www.latimes.com/environment/story/2020-03-19/coronavirus-shutdowns-are-lowering-greenhouse-emissions-history-shows-theyll-come-roaring-back
2. Des gouvernements annoncent déjà des plans de relance de leur industrie fossile. Le Canada annonce un plan massif de soutien aux secteurs pétrolier et gazier. Idem pour le secteur aérien, ou même les bateaux de croisière.
https://www.theglobeandmail.com/politics/article-ottawa-prepares-multibillion-dollar-bailout-of-oil-and-gas-sector/
Alors que le prix du baril de pétrole est au plus bas et que le plan de relance pourrait être l'occasion de planifier une économie bas-carbone, on risque de faire exactement le contraire et d'offrir une bouée de sauvetage à l'économie du carbone.
https://twitter.com/ericvidalenc/status/1242348937765404672
https://blogs.alternatives-economiques.fr/vidalenc/2020/03/22/semaineconfinement1-ideespourapres-une-taxe-carbone-plancher-redistribuee
3. Surtout, beaucoup de gouvernements risquent d'en profiter pour remettre en cause les mesures de lutte contre le changement climatique, au nom de la relance économique. La Tchéquie et la Pologne demandent déjà l'abandon du Green New Deal européen.
https://www.euractiv.com/section/energy-environment/news/czech-pm-urges-eu-to-ditch-green-deal-amid-virus/
4. Surtout, les mesures de confinement actuelles risquent de donner aux gens l'idée que la lutte contre le changement climatique demande l'arrêt complet de l'économie. Et plus tard, je doute fort qu'on se dise : "ah mais c'était super pour le climat, le confinement"...
Attention donc à cette rhétorique qu'on entend beaucoup : "Appliquons pour le climat les mêmes mesures que pour le #COVIDー19", ou encore "l'épidémie est une répétition générale avant le changement climatique". C'est irresponsable et dangereux.
Parce que la crise du #coronavirus et le changement climatique ont certes beaucoup de points communs, mais sont fondamentalement différentes : pour l'instant, la pandémie touche surtout les pays industrialisés (Chine, Europe, USA). Le changement climatique, c'est l'inverse.
Surtout, le changement climatique n'est pas une "crise": c'est une transformation irréversible. Il n'y aura pas de retour à la normale, pas de vaccin. Il faut des mesures structurelles, pas conjoncturelles. C'est ce que nous disons ici, avec @adepoux
: https://lemonde.fr/idees/article/2020/03/18/de-la-crise-du-coronavirus-on-peut-tirer-des-lecons-pour-lutter-contre-le-changement-climatique_6033464_3232.html
Attention donc aux formules quasi religieuses du type : "la nature reprend ses droits", ou "la Terre se venge". D'abord les épidémies existaient avant le changement climatique, et surtout ce n'est pas comme ça qu'on va penser rationnellement l'après-crise.
PS: Il y a quand même un effet positif de long-terme que la crise pourrait avoir pour le climat : si Trump venait à perdre l'élection présidentielle de novembre à cause de cela.. »