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histoire
« Tiens puisque vous avez lancé le sujet, je vais vous parler un peu de mes recherches en HISTOIRE MÉDIÉVALE vous allez voir c'est cool
Déjà l'intitulé de mon mémoire "Histoire et mémoire des invasions scandinaves dans les récits historiques du monde celtique (Xe-XVe siècle)"
Invasions scandinaves = les Vikings, jusque là tt le monde suit. Phénomène de la fin du VIIIe au XIe siècle environ
Pour l'aire geographq qui nous intéresse, trois phases : raids, implantation sur les territoires, acculturation avc la pop locale
L'aire géographique en question : Irlande, Écosse, Pays de Galles, île de Man. Matériau d'étude : "récits historiques" écrits du Xe au XVe
Par récit historique j'entends tout txt qui offre une narration des évènements. Annales, poèmes, traités d'histoire, etc.
Alors qu'est-ce que j'y chrch dans ces txts ? J'étudie la question de la mémoire : la manière d'envisager son propre passé et de le raconter
Dans le cas des Vikings, il s'agit d'un phénomène à portée
1. Politique
2. Ethnico-culturelle
Politique psk les Vikings sont des acteurs poltqs du Moyen Âge celtique. Perturbent les équilibres aristocratqs, établissent des royaumes
La légitimité d'une dynastie au long du MÂ peut reposer sur sa capacité à avoir repoussé les Vikings par exemple
Ex : Brian Boru, roi d'Irlande mort contre les Vikings à la bataille de Clontarf en 1014. Des txts liés à sa dynastie (les rois de Munster)
Construisent une image barbare des Vikings pour délégitimer les rois de Dublin (d'ascendance viking) en compétition avec les rois de Munster
Construction donc d'un mythe des Irlandais menés par Brian Boru, résistant à la "tyrannie babylonienne" des Vikings
Ce qui m'amène à mon deuxième point : les thématiques ethnico-culturelles
J'étudie la manière dont les txts, par la narration des invasions vikings, construisent des identités ethniques
D'abord l'identité viking : comment les appelle-t-on, les présente-t-on, que dit-on de leurs actions, connaît-on leurs origines géographqs
Ex en Irlande, lors des premiers raids (790s), ils sont appelés "païens". Petit à petit le terme "Gaill" (étrangers) s'impose
On a donc substitué un caractère ethnique à un caractère religieux. Ça dit qqch de la construction de l'identité viking par les autochtones
Mais il faut aussi étudier la manière dont ils construisent leur propre identité en tant qu'autochtones : Pictes, Scots, Gaels, Britons...
Avc quels mots parle-t-on de son peuple ? Y a-t-il une équivalence royaume-peuple ? Y a-t-il une conscience ethnq ? Liée à quels critères ?
Et surtout : dans quelle mesure y a-t-il une confrontation entre ces identités autochtones et l'identité perçue des Vikings ?
Ce qui m'amène à mon dernier point et selon moi le plus intéressant : la liaison des enjeux de mémoire, d'identité et de pouvoir
Ce que je cherche dans la mémoire celtique des invasions vikings, c'est la construction d'identités ethnqs en rapport avec des enjeux poltqs
C'est particulièrement flagrant dans des txts qui ont souvent des préoccupations hautement dynastiques
La dynastie étant le modèle médiéval de correspondance entre l'identité ethnique et l'exercice du pouvoir. C'est une identité politique
Et n'oublions pas non plus qu'écrire l'histoire au MÂ, c'est être très proche du pouvoir politique et de ses préoccupations
Sur ces questions d'articulation mémoire-ethnicité-pouvoir au MÂ, Patrick Geary et Magali Coumert sont très intéressants par exemple
Je pourrais continuer super lgtps et sortir carrément de mon sujet, par ex en parlant de ethnogenèse des peuples européens lors du Haut MÂ
Période de construction d'identités ethniques par l'allégeance à un chef militaire et des institutions politico-religieuses
Et sur la mémoire de cette ethnogenèse et son usage politique jusqu'à aujourd'hui (coucou le roman national)
Mais je pense que j'en ai assez dit pour qu'on cerne un peu ce sur quoi je travaille en ce moment
Et, je l'espère, pour montrer à quel point ces questions sont intéressantes d'un point de vue tant scientifique que politique ! »
« Japanese history, like most history, is a bit of a sausage fest. You'll have no problem finding records of famous and infamous dudes. But ladies? Sorry. Historymen had too many men to write about.
That's why we started the Badass Women in Japanese History series. We wanted to highlight the amazing lives and sheer badassery of historical Japanese women. »
That's why we started the Badass Women in Japanese History series. We wanted to highlight the amazing lives and sheer badassery of historical Japanese women. »
« On a décidé d'employer tous les chômeurs qu'il y avait, quelques uns dans chaque usine. C'est ce que nous avons fait et il n'y a plus eu de chômeurs »
« On ne payait ni la lumière, ni l'eau, ni l'école, ni rien. Tout était gratuit. »
« L'autogestion est une discipline encore valable de nos jours car elle a fait ses preuves à ce moment là »
« Presque tout le monde dit que c'est une utopie. C'est l'unique chose qui pourrait sauver le monde. L'anarchie, c'est ce qu'il y a de plus beau. Chacun travaille pour tout le monde, ni maitre, ni patron. Chacun fait ce qu'il a en tête car tout le monde a quelque chose à l'intérieur. »
« Nous avons donné une leçon au monde, on a beau dire, mais nous avons donné un exemple qu'il était possible de vivre sans gouvernement, puisqu'il n'y avait pas de gouvernement. »
Collection de témoignes d'anciens qui ont connu l'expérience autogestionaire mis en place par les anarchistes espagnol⋅e⋅s dans les années 30.
Documentaire que j'avais déjà partagé ya quelques temps (https://links.nekoblog.org/?bCqfww), mais l'ancien lien étant mort.
« On ne payait ni la lumière, ni l'eau, ni l'école, ni rien. Tout était gratuit. »
« L'autogestion est une discipline encore valable de nos jours car elle a fait ses preuves à ce moment là »
« Presque tout le monde dit que c'est une utopie. C'est l'unique chose qui pourrait sauver le monde. L'anarchie, c'est ce qu'il y a de plus beau. Chacun travaille pour tout le monde, ni maitre, ni patron. Chacun fait ce qu'il a en tête car tout le monde a quelque chose à l'intérieur. »
« Nous avons donné une leçon au monde, on a beau dire, mais nous avons donné un exemple qu'il était possible de vivre sans gouvernement, puisqu'il n'y avait pas de gouvernement. »
Collection de témoignes d'anciens qui ont connu l'expérience autogestionaire mis en place par les anarchistes espagnol⋅e⋅s dans les années 30.
Documentaire que j'avais déjà partagé ya quelques temps (https://links.nekoblog.org/?bCqfww), mais l'ancien lien étant mort.
« A cinq mois de la fin de la guerre d'Algérie, le 17 octobre 1961, Paris a été le lieu d'un des plus grands massacres de gens du peuple de l'histoire contemporaine de l'Europe occidentale. Ce jour-là, des dizaines de milliers d'Algériens manifestent pacifiquement contre le couvre-feu qui les vise depuis le 5 octobre et la répression organisée par le préfet de police de la Seine, Maurice Papon. La réponse policière sera terrible. Des dizaines d'Algériens, peut-être entre 150 et 200, sont exécutés. Certains corps sont retrouvés dans la Seine. Pendant plusieurs décennies, la mémoire de ce épisode majeur de la guerre d'Algérie sera occultée. »
« Raflés en Afrique, détenus à Cuba, les esclaves de l’Amistad se révoltent en 1839, avant de rallier les États-Unis où ils sont incarcérés. Les survivants seront finalement rapatriés au Sierra Leone, après une longue tournée publicitaire destinée à payer leur voyage. »
« Recensé : Marcus Rediker, Les révoltés de l’Amistad. Une odyssée atlantique (1839-1842), trad. de l’anglais par Aurélien Blanchard, Paris, Seuil, 2015, 410 p. »
« Recensé : Marcus Rediker, Les révoltés de l’Amistad. Une odyssée atlantique (1839-1842), trad. de l’anglais par Aurélien Blanchard, Paris, Seuil, 2015, 410 p. »
« Histoire de la liberté de la presse et des lois la limitant
https://files.nekoblog.org/uploads/imgs/tweet-larrere-liberte-presse-01.jpeg
4 amendements au projet de loi Égalité et citoyenneté discutée au Sénat remettent act en cause la loi sur la liberté de la presse de 1881
Sur cette question je vous renvoie aux articles de @mediapart et du Canard… Mais quelle est l’histoire de la liberté de la Presse en fr ?
préalable pour piger : l’Etat a x moyens de fixer la liberté de la P, de l’ouvrir ou la limiter (ce qu’on appelle le régime de la presse)
Il peut imposer une autorisation préalable à la fondation d’un journal, ou s’en tenir à une simple déclaration
Il peut imposer une censure préalable (avant la publication d’un texte) ou postérieure (texte en noir dans le journal)
Il fixe des délits de presse : des délits font consensus (appel au meurtre, diffamation) mais il peut y avoir des délits politiques
Il fixe les peines en cas de délits de presses : amendes, prison, suspension du journal ou suppression
Tt dépend ensuite si les procès ont lieu en assises ou en correctionnelle :dvnt des jurés citoyens, les jrnx ont + de chance de s’en tirer
Enfin à la limitat° administrative, judiciaire, peuvent s’ajouter des mesures financières très efficaces (not taxe diverses)
pour l’anecdote la censure est figurée sous les traits d’une femme portant de grand ciseaux et qu’on nomme Anastasie depuis 1870
https://files.nekoblog.org/uploads/imgs/tweet-larrere-liberte-presse-02.jpeg
La taille disproportionnée des ciseaux d’Anastasie en dit long sur la finesse des coupes qu’elle prétend faire
https://files.nekoblog.org/uploads/imgs/tweet-larrere-liberte-presse-03.jpeg
Elle est parfois figurée sous les traits d’une chouette (ou accompagnée d’une chouette : oiseaux qui scrute comme le censeur !
https://files.nekoblog.org/uploads/imgs/tweet-larrere-liberte-presse-04.jpeg
Elle porte souvent des lorgnons, histoire de dire qu’elle est miro et que ces décisions sont souvent arbitraires
https://files.nekoblog.org/uploads/imgs/tweet-larrere-liberte-presse-05.jpeg
Sous l’Ancien régime, point de liberté de la presse (ni en général de liberté d’expression) : censure préalable, répression postérieure..
Toutefois, lors de la convocation des Etats généraux, dans le processus d’élection/rédaction des cahiers, le roi avait octroyé la liberté
Le 5 juillet 1788 il levait la censure et autorisait toutes opinions et publications concernant uniquement les Etats-généraux
La liberté d’opin° et d’express° étaient au cœur des projets des Lumières qui brandissaient l’exemple anglais où elles étaient reconnues
Dès aout 1789, lors de la D° des droits de l’homme, les révolutionnaires reconnaissent la liberté d’opinion et la liberté d’expression
https://files.nekoblog.org/uploads/imgs/tweet-larrere-liberte-presse-06.jpeg
Cela dit, la DDH prévoyait qu’une loi fixe, et donc possiblement limite, l’exercice de ces libertés
Notons ttfois que si le principe affirmé par les constituants comportait sa limitation, c’était à la loi, et non à l’exécutif de la fixer
Reste que l’ « ordre public » restait une notion bien vague…
(mais je ne vous apprends rien, on a eu récemment l'occasion de le noter)
Par ailleurs, la liberté de la presse a presque été conquise avant que d’être accordée : des 10n de journaux voyaient le jour depuis 1788
https://files.nekoblog.org/uploads/imgs/tweet-larrere-liberte-presse-07.jpeg
La plupart de ces journaux se tiraient à qq 100n d’exemplaire, et on les affichait aux murs autant qu’on les lisait (not à haute voix)
https://files.nekoblog.org/uploads/imgs/tweet-larrere-liberte-presse-08.jpeg
Ils pouvaient avoir (et eurent toute la révo) un pouvoir considérable sur l’opinion
https://files.nekoblog.org/uploads/imgs/tweet-larrere-liberte-presse-09.jpeg
https://files.nekoblog.org/uploads/imgs/tweet-larrere-liberte-presse-10.jpeg
avant même la DDH il y avait donc en Fr une presse politique, d’opinion. La DDH ne fit qu'entériner une liberté conquise
Reste que, assez vite, les restrictions tombent, des journaux sont saisis. Ainsi l’Ami du peuple de Marat au lend des journées d’oct 1789
En 1793, dans un contexte de guerre int et ext, une loi sur la presse fixe un certain nombre de délits politiques et limite la liberté
Les feuilles royalistes, puis les feuilles modérées, ensuite girondines (républicains libéraux) sont progressivement interdites
La contrainte continue sous le Directoire (1795-99) visant cette fois les journaux montagnards
La liberté est donc bien mise à mal
Le Directoire innove même en imposant (en bon libéral) des contraintes financières aux journaux
Ils devaient être publiés sur un papier taxé (timbré on disait), ce qui grêvait leur budget
(un petit poinçon attestait du paiement)
https://files.nekoblog.org/uploads/imgs/tweet-larrere-liberte-presse-11.jpeg
Le Consulat puis l’Empire sont des périodes noires pour toutes les libertés, et donc la liberté de la presse
2 mois après le coup d’état du 18 brumaire, un décret supprime la liberté de la presse : les journaux politiques sont interdits
Les seuls journaux qui survivent sont ceux qui ne parlent que d’art, sciences, littératures et commerce
En plus du Moniteur universel qui n’est que la voix de son maitre : Napo !
A la fin de l’empire il ne restait plus que 4 journx à Paris
Un censeur est attaché à chq journal, payé par le journal !
La police a droit de saisir toute publication, de détruire les stocks
De prime abord les choses s’arrangent sous la Restauration puis plus encore sous la monarchie de Juillet
En effet, le retour des Bourbons est un compromis entre monarchistes et libéraux : ok pour le roi, mais on rétablit les libertés
Encore faut il comprendre ce que signifie la liberté pour un libéral de l’époque…
(ça pique un peu)
Certes, toutes les grandes lois libérales en matière de presse interdisent l’usage de la censure (bye bye anastasie!)
Certes aussi elles limitent les délits de presse à qq délits qui font consensus (d’appel au meurtre ou à la destruction, diffamation)
Les lois libérales de la période (1819 puis 1830) renvoient les procès de presse devant les assises, donc devant les jurys.
à l’inverse, les périodes où les ultras royalistes sont au pouvoir et font de nelles lois sur la presse (1820) accroissent les délits
reconnaissant des délits d’opinion, dit de "mauvais esprit" ! en 1822 : atteinte religion, roi, chambre, constitution, Gouv…
les lois ultras renvoient les procès de presse en correctionnelle où la répression est sévère
à deux reprises même les ultras tentent de rétablir la censure (tentative avortée en 1827, et les ordonnances de juillet 1830)
https://files.nekoblog.org/uploads/imgs/tweet-larrere-liberte-presse-12.jpeg
A noter que les deux fois, cela a entrainé une résistance immédiate, et même la révolution de Juillet 1830 !
https://files.nekoblog.org/uploads/imgs/tweet-larrere-liberte-presse-13.jpeg
Mais bon, dans les phases libérales (donc 1815-22, puis 1830-48), sur le papier, à priori, ça roule, la presse est libre !!
Sauf que…
pour limiter l’usage de la liberté de presse, les libéraux imposent des conditions financières pour fonder un journal !
Non seulement les journaux doivent être imprimés sur un papier timbré couteux
Mais surtout pour fonder un journal il faut déposer un lourd cautionnement (soit une somme d’argent très conséquente, 10 000 fr en 1822!)
Voilà qui dans un même mouvement empêche une grande partie de la population de fonder un journal, et une grande encore de l’acheter
Autant dire qu’il n’y avait pas bcp de presse ouvrière…
Certes, une démocratisation s’opère doucement sous la monarchie de juillet : le cautionnement, le timbre sont abaissés
Et surtout le prix des journaux baissent avec l’ introduction pub, petite révo dans l’histoire de la presse vers 1836
une presse ouvrière, une presse féministe (mot plus tardif) voient le jour
https://files.nekoblog.org/uploads/imgs/tweet-larrere-liberte-presse-14.jpeg
en d’autre termes… les libéraux défendent les libertés mais en restreignent l’exercice effectif à 1 élite fortunée ! (comme pour le vote)
Bon, j’accèlère un peu. La IIe république est un temps de liberté à laquelle le second empire met fin
Pour la presse c’est un des pire régime : restrictions politiques, administratives, judiciaires, financières.
Cautionnement, autorisation préalable pour fonder un journal, papier timbré, délits nombreux, correctionnelle.
Pire, toute condamnation entrainait pour le rédacteur en chef la perte de sa fonction pour 3 ans
Un journal deux fois condamné était interdit.
Les jrnx faisaient aussi l’objet « d’avertissements » du préfet ou d’un ministre !
2 avertissements (donc même pas une condamnation) et hop suspendu pour 2 mois.
3 avert, suppression du journal
décision de l'exécutif
dans ces conditions, les journaux se censuraient eux-memes… personne ne se lançait à critiquer le régime !
les articles étaient creux
(ça s’arrange un peu à la fin de l’Empire, mais bon… pas non plus des masses)
Il faut attendre l’installation (difficile) de la république pour que soit – enfin – voté 1 loi très libérale en matière de presse : 1881
(nous y voilà) la loi de 1881 est sans doute la presse la plus libre qu’il soit, bien plus qu’aujourd’hui
https://files.nekoblog.org/uploads/imgs/tweet-larrere-liberte-presse-15.jpeg
délits de presse limités aux délits de droit commun – aucune censure ni autorisat° préalable – jury – levée des mesures financières
Une liberté de la presse qui connut qq excès : en témoigne la violence antisémite qui s’y déchaina à la fin du 19e sc
https://files.nekoblog.org/uploads/imgs/tweet-larrere-liberte-presse-16.jpeg
https://files.nekoblog.org/uploads/imgs/tweet-larrere-liberte-presse-17.jpeg
Zola écrivait ainsi en 1894 en plein déchainement antisémite de l’affaire Dreyfus
https://files.nekoblog.org/uploads/imgs/tweet-larrere-liberte-presse-18.jpeg
La 1ere limite à la liberté date de 1893. Dans l’émot° suscitée par des attentats anarchistes, le parlement vote les lois « scélérates »
Tt «propagande anarchiste», tt «apologie» de l’anarchie devenait un délit. De nbx journaux anars mais aussi socialistes furent interdits
j’ai raconté ça ici http://www.politis.fr/articles/2015/11/etat-durgence-le-precedent-des-lois-scelerates-33205/
Au 20e sc, x lois interdirent les propos racistes. Mais sinon la L de la presse resta de mise (sauf s/ la 1ere GM et le régime de Vichy)
je ne parle ici que du régime légal. La mainmise des financiers s/ les groupes médiatique est une autre menace (importante et croissante)
Mais je m’arrête là, je voulais juste dans le contexte du débat au Sénat, rappeler l’histoire des lois sur la presse
https://files.nekoblog.org/uploads/imgs/tweet-larrere-liberte-presse-19.jpeg »
Le storify : https://storify.com/LarrereMathilde/la-liberte-contre-anastasie
https://files.nekoblog.org/uploads/imgs/tweet-larrere-liberte-presse-01.jpeg
4 amendements au projet de loi Égalité et citoyenneté discutée au Sénat remettent act en cause la loi sur la liberté de la presse de 1881
Sur cette question je vous renvoie aux articles de @mediapart et du Canard… Mais quelle est l’histoire de la liberté de la Presse en fr ?
préalable pour piger : l’Etat a x moyens de fixer la liberté de la P, de l’ouvrir ou la limiter (ce qu’on appelle le régime de la presse)
Il peut imposer une autorisation préalable à la fondation d’un journal, ou s’en tenir à une simple déclaration
Il peut imposer une censure préalable (avant la publication d’un texte) ou postérieure (texte en noir dans le journal)
Il fixe des délits de presse : des délits font consensus (appel au meurtre, diffamation) mais il peut y avoir des délits politiques
Il fixe les peines en cas de délits de presses : amendes, prison, suspension du journal ou suppression
Tt dépend ensuite si les procès ont lieu en assises ou en correctionnelle :dvnt des jurés citoyens, les jrnx ont + de chance de s’en tirer
Enfin à la limitat° administrative, judiciaire, peuvent s’ajouter des mesures financières très efficaces (not taxe diverses)
pour l’anecdote la censure est figurée sous les traits d’une femme portant de grand ciseaux et qu’on nomme Anastasie depuis 1870
https://files.nekoblog.org/uploads/imgs/tweet-larrere-liberte-presse-02.jpeg
La taille disproportionnée des ciseaux d’Anastasie en dit long sur la finesse des coupes qu’elle prétend faire
https://files.nekoblog.org/uploads/imgs/tweet-larrere-liberte-presse-03.jpeg
Elle est parfois figurée sous les traits d’une chouette (ou accompagnée d’une chouette : oiseaux qui scrute comme le censeur !
https://files.nekoblog.org/uploads/imgs/tweet-larrere-liberte-presse-04.jpeg
Elle porte souvent des lorgnons, histoire de dire qu’elle est miro et que ces décisions sont souvent arbitraires
https://files.nekoblog.org/uploads/imgs/tweet-larrere-liberte-presse-05.jpeg
Sous l’Ancien régime, point de liberté de la presse (ni en général de liberté d’expression) : censure préalable, répression postérieure..
Toutefois, lors de la convocation des Etats généraux, dans le processus d’élection/rédaction des cahiers, le roi avait octroyé la liberté
Le 5 juillet 1788 il levait la censure et autorisait toutes opinions et publications concernant uniquement les Etats-généraux
La liberté d’opin° et d’express° étaient au cœur des projets des Lumières qui brandissaient l’exemple anglais où elles étaient reconnues
Dès aout 1789, lors de la D° des droits de l’homme, les révolutionnaires reconnaissent la liberté d’opinion et la liberté d’expression
https://files.nekoblog.org/uploads/imgs/tweet-larrere-liberte-presse-06.jpeg
Cela dit, la DDH prévoyait qu’une loi fixe, et donc possiblement limite, l’exercice de ces libertés
Notons ttfois que si le principe affirmé par les constituants comportait sa limitation, c’était à la loi, et non à l’exécutif de la fixer
Reste que l’ « ordre public » restait une notion bien vague…
(mais je ne vous apprends rien, on a eu récemment l'occasion de le noter)
Par ailleurs, la liberté de la presse a presque été conquise avant que d’être accordée : des 10n de journaux voyaient le jour depuis 1788
https://files.nekoblog.org/uploads/imgs/tweet-larrere-liberte-presse-07.jpeg
La plupart de ces journaux se tiraient à qq 100n d’exemplaire, et on les affichait aux murs autant qu’on les lisait (not à haute voix)
https://files.nekoblog.org/uploads/imgs/tweet-larrere-liberte-presse-08.jpeg
Ils pouvaient avoir (et eurent toute la révo) un pouvoir considérable sur l’opinion
https://files.nekoblog.org/uploads/imgs/tweet-larrere-liberte-presse-09.jpeg
https://files.nekoblog.org/uploads/imgs/tweet-larrere-liberte-presse-10.jpeg
avant même la DDH il y avait donc en Fr une presse politique, d’opinion. La DDH ne fit qu'entériner une liberté conquise
Reste que, assez vite, les restrictions tombent, des journaux sont saisis. Ainsi l’Ami du peuple de Marat au lend des journées d’oct 1789
En 1793, dans un contexte de guerre int et ext, une loi sur la presse fixe un certain nombre de délits politiques et limite la liberté
Les feuilles royalistes, puis les feuilles modérées, ensuite girondines (républicains libéraux) sont progressivement interdites
La contrainte continue sous le Directoire (1795-99) visant cette fois les journaux montagnards
La liberté est donc bien mise à mal
Le Directoire innove même en imposant (en bon libéral) des contraintes financières aux journaux
Ils devaient être publiés sur un papier taxé (timbré on disait), ce qui grêvait leur budget
(un petit poinçon attestait du paiement)
https://files.nekoblog.org/uploads/imgs/tweet-larrere-liberte-presse-11.jpeg
Le Consulat puis l’Empire sont des périodes noires pour toutes les libertés, et donc la liberté de la presse
2 mois après le coup d’état du 18 brumaire, un décret supprime la liberté de la presse : les journaux politiques sont interdits
Les seuls journaux qui survivent sont ceux qui ne parlent que d’art, sciences, littératures et commerce
En plus du Moniteur universel qui n’est que la voix de son maitre : Napo !
A la fin de l’empire il ne restait plus que 4 journx à Paris
Un censeur est attaché à chq journal, payé par le journal !
La police a droit de saisir toute publication, de détruire les stocks
De prime abord les choses s’arrangent sous la Restauration puis plus encore sous la monarchie de Juillet
En effet, le retour des Bourbons est un compromis entre monarchistes et libéraux : ok pour le roi, mais on rétablit les libertés
Encore faut il comprendre ce que signifie la liberté pour un libéral de l’époque…
(ça pique un peu)
Certes, toutes les grandes lois libérales en matière de presse interdisent l’usage de la censure (bye bye anastasie!)
Certes aussi elles limitent les délits de presse à qq délits qui font consensus (d’appel au meurtre ou à la destruction, diffamation)
Les lois libérales de la période (1819 puis 1830) renvoient les procès de presse devant les assises, donc devant les jurys.
à l’inverse, les périodes où les ultras royalistes sont au pouvoir et font de nelles lois sur la presse (1820) accroissent les délits
reconnaissant des délits d’opinion, dit de "mauvais esprit" ! en 1822 : atteinte religion, roi, chambre, constitution, Gouv…
les lois ultras renvoient les procès de presse en correctionnelle où la répression est sévère
à deux reprises même les ultras tentent de rétablir la censure (tentative avortée en 1827, et les ordonnances de juillet 1830)
https://files.nekoblog.org/uploads/imgs/tweet-larrere-liberte-presse-12.jpeg
A noter que les deux fois, cela a entrainé une résistance immédiate, et même la révolution de Juillet 1830 !
https://files.nekoblog.org/uploads/imgs/tweet-larrere-liberte-presse-13.jpeg
Mais bon, dans les phases libérales (donc 1815-22, puis 1830-48), sur le papier, à priori, ça roule, la presse est libre !!
Sauf que…
pour limiter l’usage de la liberté de presse, les libéraux imposent des conditions financières pour fonder un journal !
Non seulement les journaux doivent être imprimés sur un papier timbré couteux
Mais surtout pour fonder un journal il faut déposer un lourd cautionnement (soit une somme d’argent très conséquente, 10 000 fr en 1822!)
Voilà qui dans un même mouvement empêche une grande partie de la population de fonder un journal, et une grande encore de l’acheter
Autant dire qu’il n’y avait pas bcp de presse ouvrière…
Certes, une démocratisation s’opère doucement sous la monarchie de juillet : le cautionnement, le timbre sont abaissés
Et surtout le prix des journaux baissent avec l’ introduction pub, petite révo dans l’histoire de la presse vers 1836
une presse ouvrière, une presse féministe (mot plus tardif) voient le jour
https://files.nekoblog.org/uploads/imgs/tweet-larrere-liberte-presse-14.jpeg
en d’autre termes… les libéraux défendent les libertés mais en restreignent l’exercice effectif à 1 élite fortunée ! (comme pour le vote)
Bon, j’accèlère un peu. La IIe république est un temps de liberté à laquelle le second empire met fin
Pour la presse c’est un des pire régime : restrictions politiques, administratives, judiciaires, financières.
Cautionnement, autorisation préalable pour fonder un journal, papier timbré, délits nombreux, correctionnelle.
Pire, toute condamnation entrainait pour le rédacteur en chef la perte de sa fonction pour 3 ans
Un journal deux fois condamné était interdit.
Les jrnx faisaient aussi l’objet « d’avertissements » du préfet ou d’un ministre !
2 avertissements (donc même pas une condamnation) et hop suspendu pour 2 mois.
3 avert, suppression du journal
décision de l'exécutif
dans ces conditions, les journaux se censuraient eux-memes… personne ne se lançait à critiquer le régime !
les articles étaient creux
(ça s’arrange un peu à la fin de l’Empire, mais bon… pas non plus des masses)
Il faut attendre l’installation (difficile) de la république pour que soit – enfin – voté 1 loi très libérale en matière de presse : 1881
(nous y voilà) la loi de 1881 est sans doute la presse la plus libre qu’il soit, bien plus qu’aujourd’hui
https://files.nekoblog.org/uploads/imgs/tweet-larrere-liberte-presse-15.jpeg
délits de presse limités aux délits de droit commun – aucune censure ni autorisat° préalable – jury – levée des mesures financières
Une liberté de la presse qui connut qq excès : en témoigne la violence antisémite qui s’y déchaina à la fin du 19e sc
https://files.nekoblog.org/uploads/imgs/tweet-larrere-liberte-presse-16.jpeg
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Zola écrivait ainsi en 1894 en plein déchainement antisémite de l’affaire Dreyfus
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La 1ere limite à la liberté date de 1893. Dans l’émot° suscitée par des attentats anarchistes, le parlement vote les lois « scélérates »
Tt «propagande anarchiste», tt «apologie» de l’anarchie devenait un délit. De nbx journaux anars mais aussi socialistes furent interdits
j’ai raconté ça ici http://www.politis.fr/articles/2015/11/etat-durgence-le-precedent-des-lois-scelerates-33205/
Au 20e sc, x lois interdirent les propos racistes. Mais sinon la L de la presse resta de mise (sauf s/ la 1ere GM et le régime de Vichy)
je ne parle ici que du régime légal. La mainmise des financiers s/ les groupes médiatique est une autre menace (importante et croissante)
Mais je m’arrête là, je voulais juste dans le contexte du débat au Sénat, rappeler l’histoire des lois sur la presse
https://files.nekoblog.org/uploads/imgs/tweet-larrere-liberte-presse-19.jpeg »
Le storify : https://storify.com/LarrereMathilde/la-liberte-contre-anastasie
« D’autre part, et c’est le plus grave, l’idée d’une souche gauloise ethnicise fantasmatiquement la ‘véritable’ nation et nie la diversité raciale et culturelle qui a constamment accompagné la création historique de la France. »
« L’histoire de la France ‘Gaule’ et d’un peuple français d’origine ‘gauloise’ fabriquée au XIXe siècle correspond à la vision des fondateurs de la République et garantit à leurs yeux l’unité et l’indivisibilité nationale.
Or, paradoxalement, cette histoire coïncide avec les premières grandes vagues d’immigration de travailleurs italiens, belges, polonais et Juifs venus ‘d’ailleurs’, et avec l’expansion coloniale qui élargit l’espace ‘français’ à l’Afrique et à l’Indochine. »
Et aussi http://www.regards.fr/web/article/ta-gaule-sarkozy
(via http://www.seven-ash-street.fr/links/?WOJhDQ)
« L’histoire de la France ‘Gaule’ et d’un peuple français d’origine ‘gauloise’ fabriquée au XIXe siècle correspond à la vision des fondateurs de la République et garantit à leurs yeux l’unité et l’indivisibilité nationale.
Or, paradoxalement, cette histoire coïncide avec les premières grandes vagues d’immigration de travailleurs italiens, belges, polonais et Juifs venus ‘d’ailleurs’, et avec l’expansion coloniale qui élargit l’espace ‘français’ à l’Afrique et à l’Indochine. »
Et aussi http://www.regards.fr/web/article/ta-gaule-sarkozy
(via http://www.seven-ash-street.fr/links/?WOJhDQ)
« Des polémiques sur le « burkini » aux sorties sur les seins de Marianne, l’instrumentalisation politique des corps des femmes fait rage. Mais comme le rappelle ici Joan Scott, historienne étasunienne spécialiste de l’Histoire de France, cette stratégie de détournement remonte à la Révolution française. »
(via http://tviblindi.legtux.org/shaarli/?_zpjMw)
(via http://tviblindi.legtux.org/shaarli/?_zpjMw)
« J'ai enfin lu la tribune de @FrancoisFillon dans le Figaro ici : je résume puis je lance un LT de décodage :
http://www.lefigaro.fr/vox/societe/2016/08/31/31003-20160831ARTFIG00269-francois-fillon-enseigner-le-recit-national-a-nos-enfants.php
Sachez d'abord que Le Fig depuis 1979 est spécialisé dans le lancement de polémiques sur l'histoire scolaire et surtout sur le récit national
En 79 Decaux avait au moins raison sur 1 chose, c'était les activités d'éveil à l'école et l'histoire nationale, on s'en foutait un peu
Très sympa par ailleurs, l'éveil, je vous en parlerai plus tard. Cette polémique avait donné naissance à des pgs en 85 très franco-centrés
Les fameux programmes Chevènement d'ailleurs (et oui, il y avait l'islam déjà ! oh la la)
Au même moment, l'école est en plein débat sur les enfants immigrés : ct les intégrer ? par l'histoire nationale ? l'histoire du monde ?
Vous voyez que les débats qu'on nous présente à chaque rentrée comme nouveaux n'ont que trente ans. Tout va bien
Revenons à nos moutons et à @FrancoisFillon ventriloque de conseillers en communication qui n'ont pas fait d'histoire à l'école apparemment
La 1ère partie de sa tribune est consacré aux ELCO qu'il veut supprimer pour éviter les "dérives", comprendre : vivier de salafistes
Ce débat là, lui, n'a que 40 ans (mieux non ?) sauf qu'entre temps c'est devenu un argument raciste alors qu'avant...
On s'interrogeait sur le fait que les cours d'arabes étaient réservés aux enfants immigrés et que ce serait bien de les étendre à tous
Car les ELCO sont assurés par des enseignants vacataires parfois étrangers. Or il existe un CAPES d'arabe (de plus en plus marginalisé)
Et déjà en 85, Berque (le poto à Chevènement) demandait à ce que l'arabe et la culture arabo-musulmane soient enseignées à tous les enfants
La perspective n'a rien à voir, il s'agissait de dé-segmenter l'enseignement de l'arabe pour lutter contre les assignations identitaires
Or @FrancoisFillon propose exactement l'inverse : supprimer les ELCO = supprimer l'arabe = culture française pour tous. Normal, droite dure
Et puis après dans sa tribune il y a ça : https://files.nekoblog.org/uploads/imgs/tweet-debatecole-fillon-recit-national-1.jpeg
Petit rappel : en 2008 sous Sarkozy, les pgs de primaire sont réécrits en mode roman national pur jus dont même Lavisse n'aurait pas voulu
Dès le CE2 les gamins devaient savoir placer des grds hommes sur une frise. Quand on a 8 ans, Vercingétorix et Zorro c'est vaguement pareil
J'avais écrit ça à l'époque : http://cvuh.blogspot.fr/2008/03/nicolas-sarkozy-nouvel-instituteur.html … et on était nombreux à dénoncer
Il y a un dossier qui récapitule les réécritures et leurs enjeux sur @aggiornamentoHG : http://aggiornamento.hypotheses.org/362
Cette réécriture de 2008 a été faite dans le plus grand secret ; seule commission pour laquelle nous n'avons jamais connu mes membres.
Certains ont parlé de l'influence de Brighelli, ce qui est tout à fait encourageant n'est-ce pas en matière de progrès
Ces programmes n'avaient donc aucun intérêt jusqu'à ce que vienne le CSP dans lequel nous avons placé pas mal d'espoir en 2012...
Ils ont bossé sur des programmes primaire-collège avec un résultat assez novateur que le collectif aggiornamento a soutenus. Souples...
Et surtout dénationalisés avec ouverture au monde. On sortait des sentiers battus et c'était assez courageux malgré des défauts.
Ces programmes ont provoqué une énorme polémique orchestrée par les réacs. Pompéi à côté je vous jure c'était rien : http://www.scienceshumaines.com/les-programmes-d-histoire-sous-le-feu-de-la-critique_fr_34792.html
Et deux académiciens sont montés au créneau : Finkielkraut et Nora qui étaient en primaire dans les années 30 donc
https://files.nekoblog.org/uploads/imgs/tweet-debatecole-fillon-recit-national-2.jpeg
Mais le fait que @FrancoisFillon annonce faire appel à des académiciens est sans doute un pur hasard
C'est à ce moment de l'histoire qu'intervient hélas la lâcheté du CSP et celle du gouvernement qui a fait marche arrière
Pour pondre des programmes indigestes d'abord mais aussi dans le but de rassurer les pleureurs sur la place centrale de l'histoire nationale
On a même eu cette phrase délicieuse : "L'histoire de France devient un prisme pour aborder l'histoire de l'Europe et du monde". Rien que ça
En toute humilité :-). Bon là on a un peu gueulé, ils ont reculé. Mais le résultat, c'est qu'en cycle 3, le récit national est majoritaire
Et on est très proche du roman national : extrait
https://files.nekoblog.org/uploads/imgs/tweet-debatecole-fillon-recit-national-3.jpeg
Je sais pas vous mais moi dans le tweet précédent je vois pas mal de grands hommes et de rois @FrancoisFillon
Donc évidemment la tribune est fallacieuse, elle utilise le débat du printemps en faisant croire qu'il est encore d'actualité.
Mais c'est normal, pure stratégie de com' sur les questions identitaires. Une fois encore l'enseignement de l'histoire =otage électoraliste
La suite fustige le doute et la critique. Faire de l'histoire = adhérer, boire, croire, ... Tout le monde sait que ça fait aimer son pays
C'est le niveau zéro de la pensée sur l'histoire @FrancoisFillon mais vous n'êtes pas le seul à le relayer dans le monde politique
Les programmes d'histoire de cycle 3 sont parmi les plus franco-centrés depuis 2008. Les enfants risquent surtout de s'ennuyer
Et s'il était possible de ne pas utiliser l'histoire scolaire comme un outil de discrimination contre certains enfants, ça nous arrangerait »
http://www.lefigaro.fr/vox/societe/2016/08/31/31003-20160831ARTFIG00269-francois-fillon-enseigner-le-recit-national-a-nos-enfants.php
Sachez d'abord que Le Fig depuis 1979 est spécialisé dans le lancement de polémiques sur l'histoire scolaire et surtout sur le récit national
En 79 Decaux avait au moins raison sur 1 chose, c'était les activités d'éveil à l'école et l'histoire nationale, on s'en foutait un peu
Très sympa par ailleurs, l'éveil, je vous en parlerai plus tard. Cette polémique avait donné naissance à des pgs en 85 très franco-centrés
Les fameux programmes Chevènement d'ailleurs (et oui, il y avait l'islam déjà ! oh la la)
Au même moment, l'école est en plein débat sur les enfants immigrés : ct les intégrer ? par l'histoire nationale ? l'histoire du monde ?
Vous voyez que les débats qu'on nous présente à chaque rentrée comme nouveaux n'ont que trente ans. Tout va bien
Revenons à nos moutons et à @FrancoisFillon ventriloque de conseillers en communication qui n'ont pas fait d'histoire à l'école apparemment
La 1ère partie de sa tribune est consacré aux ELCO qu'il veut supprimer pour éviter les "dérives", comprendre : vivier de salafistes
Ce débat là, lui, n'a que 40 ans (mieux non ?) sauf qu'entre temps c'est devenu un argument raciste alors qu'avant...
On s'interrogeait sur le fait que les cours d'arabes étaient réservés aux enfants immigrés et que ce serait bien de les étendre à tous
Car les ELCO sont assurés par des enseignants vacataires parfois étrangers. Or il existe un CAPES d'arabe (de plus en plus marginalisé)
Et déjà en 85, Berque (le poto à Chevènement) demandait à ce que l'arabe et la culture arabo-musulmane soient enseignées à tous les enfants
La perspective n'a rien à voir, il s'agissait de dé-segmenter l'enseignement de l'arabe pour lutter contre les assignations identitaires
Or @FrancoisFillon propose exactement l'inverse : supprimer les ELCO = supprimer l'arabe = culture française pour tous. Normal, droite dure
Et puis après dans sa tribune il y a ça : https://files.nekoblog.org/uploads/imgs/tweet-debatecole-fillon-recit-national-1.jpeg
Petit rappel : en 2008 sous Sarkozy, les pgs de primaire sont réécrits en mode roman national pur jus dont même Lavisse n'aurait pas voulu
Dès le CE2 les gamins devaient savoir placer des grds hommes sur une frise. Quand on a 8 ans, Vercingétorix et Zorro c'est vaguement pareil
J'avais écrit ça à l'époque : http://cvuh.blogspot.fr/2008/03/nicolas-sarkozy-nouvel-instituteur.html … et on était nombreux à dénoncer
Il y a un dossier qui récapitule les réécritures et leurs enjeux sur @aggiornamentoHG : http://aggiornamento.hypotheses.org/362
Cette réécriture de 2008 a été faite dans le plus grand secret ; seule commission pour laquelle nous n'avons jamais connu mes membres.
Certains ont parlé de l'influence de Brighelli, ce qui est tout à fait encourageant n'est-ce pas en matière de progrès
Ces programmes n'avaient donc aucun intérêt jusqu'à ce que vienne le CSP dans lequel nous avons placé pas mal d'espoir en 2012...
Ils ont bossé sur des programmes primaire-collège avec un résultat assez novateur que le collectif aggiornamento a soutenus. Souples...
Et surtout dénationalisés avec ouverture au monde. On sortait des sentiers battus et c'était assez courageux malgré des défauts.
Ces programmes ont provoqué une énorme polémique orchestrée par les réacs. Pompéi à côté je vous jure c'était rien : http://www.scienceshumaines.com/les-programmes-d-histoire-sous-le-feu-de-la-critique_fr_34792.html
Et deux académiciens sont montés au créneau : Finkielkraut et Nora qui étaient en primaire dans les années 30 donc
https://files.nekoblog.org/uploads/imgs/tweet-debatecole-fillon-recit-national-2.jpeg
Mais le fait que @FrancoisFillon annonce faire appel à des académiciens est sans doute un pur hasard
C'est à ce moment de l'histoire qu'intervient hélas la lâcheté du CSP et celle du gouvernement qui a fait marche arrière
Pour pondre des programmes indigestes d'abord mais aussi dans le but de rassurer les pleureurs sur la place centrale de l'histoire nationale
On a même eu cette phrase délicieuse : "L'histoire de France devient un prisme pour aborder l'histoire de l'Europe et du monde". Rien que ça
En toute humilité :-). Bon là on a un peu gueulé, ils ont reculé. Mais le résultat, c'est qu'en cycle 3, le récit national est majoritaire
Et on est très proche du roman national : extrait
https://files.nekoblog.org/uploads/imgs/tweet-debatecole-fillon-recit-national-3.jpeg
Je sais pas vous mais moi dans le tweet précédent je vois pas mal de grands hommes et de rois @FrancoisFillon
Donc évidemment la tribune est fallacieuse, elle utilise le débat du printemps en faisant croire qu'il est encore d'actualité.
Mais c'est normal, pure stratégie de com' sur les questions identitaires. Une fois encore l'enseignement de l'histoire =otage électoraliste
La suite fustige le doute et la critique. Faire de l'histoire = adhérer, boire, croire, ... Tout le monde sait que ça fait aimer son pays
C'est le niveau zéro de la pensée sur l'histoire @FrancoisFillon mais vous n'êtes pas le seul à le relayer dans le monde politique
Les programmes d'histoire de cycle 3 sont parmi les plus franco-centrés depuis 2008. Les enfants risquent surtout de s'ennuyer
Et s'il était possible de ne pas utiliser l'histoire scolaire comme un outil de discrimination contre certains enfants, ça nous arrangerait »